Le clash
(1979-1983)
Le
succès rencontré par Drunken Master (Le
maître chinois) permet
à Jackie Chan d’exercer un contrôle grandissant
sur les différentes productions qui font appel à
ses services et, c’est donc tout naturellement qu’il passe à
la réalisation en 1979 avec The Fearless Hyena (La
Hyène intrépide).
Malgré cette nouvelle étape, le film scénarisé
par Lo
Wei reste nettement sous l’influence de ce dernier. Désireux
de voler de ses propres ailes, Jackie Chan tente alors de s’émanciper
de l’envahissant Lo
Wei et s’en va signer un contrat d’exclusivité avec
la Golden Harvest, la compagnie dirigée par Raymond
Chow. Lo
Wei, furieux de ce départ, ira, selon la rumeur,
jusqu’à engager des membres des triades pour menacer
Jackie Chan. Contraint de quitter provisoirement le territoire
hongkongais, le jeune prodige part se réfugier aux États-Unis où il tourne Battle Creek Brawl
(Le Chinois), une tentative
ratée de mêler kung fu et film de gangsters. Lo
Wei calmé (et désormais éloigné
des plateaux), Jackie Chan peut enfin revenir dans l’ancienne
colonie, même si le cinéma américain fera
encore appel à lui pour les deux Cannonball Run,
sortis respectivement en 1981 et 1984.
Dragon Lord
L’âge d’or du cinéma de
Jackie Chan (1984 -1994)
Le
séjour de Jackie Chan aux États-Unis, pourtant peu mémorable
au niveau de la qualité des réalisations, aura
néanmoins une influence capitale sur son avenir. En effet,
c’est là-bas qu’il se familiarise avec le cinéma
muet burlesque américain et qu’il découvre les
films des deux légendes, Buster Keaton et Harold Loyd,
véritables précurseurs dans le domaine de la cascade
cinématographique. Dès son retour à Hong
Kong, Jackie Chan met alors immédiatement en chantier
Project A (alias Le marin des mers de Chine)
avec la ferme intention d’incorporer au cinéma chinois
le meilleur du cinéma burlesque. Cette influence mélangée
à des séquences de kung fu dynamiques et d’une
originalité à toute épreuve, font de Project
A une réussite incontestable. C’est également
à partir de ce film que Jackie Chan commence à
gratifier son publique des cascades les plus folles et les plus
dangereuses jamais montrées sur un écran. Il en
profite d’ailleurs pour rendre hommage au génie d’Harold
Loyd lors d’une séquence mémorable où,
suspendu aux aiguilles d’une horloge, il se laisse tomber d’une
hauteur vertigineuse, sa chute étant à peine ralentie
par deux toiles, avant qu’il ne s’écrase lourdement sur
le sol. A sa sortie, le film rencontre un succès important
et se classe premier au box-office de l’année 1983.
Project A (Le Marin des
mers de Chine)
L’année
1983 est également marquée par Winners and
Sinners (Le gagnant), une comédie kung fu réalisée
par Sammo Hung. C’est également
la première fois que les trois anciens pensionnaires de
l’Opéra de Pékin, Sammo
Hung, Yuen Biao et Jackie Chan
se trouvent réunis sur le même plateau de cinéma
(sans être figurants).
Jusqu’en 1987, les trois compagnons tourneront sept films imparables
dont l’ultime Dragons Forever qui reste à ce
jour leur dernière collaboration en trio.
Police Story
En
1985, Jackie Chan réalise le premier épisode d’une
des séries de films qui compte parmi les plus célèbres
du cinéma de Hong Kong : Police Story. Le cocktail
détonant d’action trépidante, de cascades inconcevables,
de kung fu et de comédie cantonaise atteint des sommets
rarement égalés. A cet égard, le final
de Police Story, premier du nom, fait partie de la
légende du cinéma asiatique. On y voit un Jackie
Chan, fou de rage, atomiser un centre commercial dans l’une
des séquences d’action les plus gigantesques jamais réalisées.
Le montage est foudroyant, le rythme insensé, les cascades
terrifiantes…bref du bonheur à l’état pur. En
1988, Jackie Chan en remet une couche avec une suite, toujours
aussi spectaculaire . En 1992, c’est Stanley
Tong qui hérite de la franchise et qui fournit un
épisode explosif avec Michelle
Yeoh, souvent décrite comme l’équivalente
féminine de Jackie Chan. Un dernier épisode, plus
anecdotique mais néanmoins de bonne facture sera encore
réalisé en 1996, toujours par Stanley
Tong.
Police Story 2
Dans
la foulée, Jackie Chan enchaîne avec de nombreuses
productions indispensables tels que les deux volets d’Armour
of God. C’est d’ailleurs lors du tournage du second épisode
que Jackie Chan connaît la plus grande frayeur de sa vie
lors d’une mauvaise chute où sa tête heurte violemment
un rocher (au début de Mr Dynamite). En dehors de ses propres réalisations, il
trouve également le temps de travailler pour quelques
cinéastes importants, notamment Tsui
Hark et Ringo Lam dans The Twin Dragons (Double
Dragons), Kirk Wong
dans Crime Story et même Wong
Jing dans son adaptation du manga Nicky Larson,
City Hunter.
My Lucky Stars (Le flic de
Hong Kong)
En
1994, Jackie Chan effectue un spectaculaire retour au source
en acceptant de jouer le rôle de Wong Fei Hong dans Drunken
Master II (Combats de maître) du vétéran Liu
Chia-liang. Plus proche de ses premiers films, ce Drunken
Master II n’en demeure pas moins un incontournable du cinéma
d’arts martiaux. Le public ne s’y trompe d’ailleurs pas et se
précipite en masse dans les salles obscures. Le succès
est tel que Jackie Chan ne tarde pas à éveiller
le sirènes d’Hollywood qui ont bien l’intention de mettre
leur grappin sur le phénomène. La compagnie américaine
New Line est la première à flairer la bonne affaire
et n’hésite pas à acquérir les droits de
distribution sur le territoire US de la nouvelle production
de Jackie Chan, Rumble in the Bronx (Jackie Chan dans le
Bronx). Le film réalisé
par Stanley
Tong est étonnement bien reçu par le public
américain, pourtant d’un naturel frileux lorsqu’il s’agit
de productions étrangères. Les distributeurs s’empressent
alors de faire sortir d’autres films de Jackie Chan sur les
écrans, faisant du même coup augmenter la côte
de l’acteur au yeux des producteurs hollywoodien.
Mr Nice Guy (Mister Cool)
La reconnaissance internationale (1995-2003)
Devenu
star internationale, Jackie Chan alterne désormais les
productions hollywoodiennes (Rush Hour 1 et 2,
Shanghai Noon, The Tuxedo (Le smoking)) et les productions
HK (Who Am I, The Accidental Spy (Espion amateur)). De plus,
il n’hésite pas non plus à faire quelques apparitions
dans les films de la nouvelle génération tels
que Gen-X Cops et Twins Effect.
Rush Hour 1 & 2
Certes, ses
capacités physiques ne sont plus ce qu’elles étaient,
mais son charisme inégalable reste intact et il ne se
passe pas un mois sans qu’un nouveau projet d’envergure ne soit
dévoilé. A cet égard, le futur s’annonce
lumineux puisque outre une adaptation américaine du Tour
du monde en 80 jours, Jackie Chan devrait également
tourner sous la direction de Ching
Siu-tung dans Sword Searcher aux côtés
de Nicholas Tse. Enfin, les fans se réjouiront de savoir
que Benny Chan vient de donner les premiers coups de manivelles
à The New Police Story, cinquième volet
de la mythique série pour un épisode qui s’annonce
particulièrement explosif.
Accidental Spy (Espion
amateur)
Stéphane
Jaunin (Septembre 2003)
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