Né
à Hong Kong le 4 avril 1960, Andrew Lau (aka Lau
Wai-keung) débute en 1982 comme technicien sur
une production de la Shaw
Brothers dirigée par Liu
Chia-liang, Legendary Weapons of China. D’abord
cameraman, il ne tarde pas à developper ses capacités
techniques et devient progressivement l’un des directeurs
de la photo les plus réputés de l’ancienne
colonie britannique. A son actif, on lui doit des œuvres
aussi importantes que City On Fire de Ringo Lam,
As Tears Go By et Chungking Express
de Wong Kar-wai, Gunmen
de Kirk Wong, Future Cops de Wong
Jing (attention, chef d’œuvre !) ou encore Once
Upon a Time in China III de Tsui
Hark.
Parallèlement,
il se lance dès 1990 dans la réalisation
avec un premier film de triades, Against All.
Suivront un film de vampires, The Ultimate Vampire,
avec bien entendu Lam
Ching-ying dans le rôle principal et un drame,
Rythm of Destiny en 1992. L’année suivante,
lors d’une co-réalisation avec Wong
Jing, il rencontre son premier petit succès
avec Raped by an Angel, l’épisode fondateur
d’une série de cinq dont l’intérêt
majeur est la présence toujours aussi efficace
de la sublime Chingmy Yau. Dès cet instant, la
carrière d’Andrew Lau et Wong
Jing suivra un destin souvent lié. Ainsi, le
couple réalisateur-producteur enchaîne avec
trois films, To Live and Die in Tsimshatsui,
Lover of the Last Empress et enfin Mean Street
Story, avec Ekin Cheng, un jeune acteur découvert
par Wong Jing (Boys are
Easy, Future Cops, Return to a Better
Tomorrow).
Le 1er janvier 1996, l’assocation
Wong Jing-Andrew Lau prend
une tournure jurdique puisque les deux partenaires décident
de fonder une nouvelle compagnie, Bob & Partners,
au sein de laquelle on y trouve également l’acteur-scénariste
Manfred Wong. Dans la foulée, le trio met en chantier
le premier épisode de la saga des Young and
Dangerous. Adapté d’une bande-dessinée
très populaire, le film rencontre un grand succès
et fait de son acteur principal, Ekin Cheng, une star
incontournable de l’industrie cinématographique.
Entre 1996 et 1998, Andrew Lau ne donnera d’ailleurs que
dans cette série, puisqu’il en réalisera
cinq épisodes, ainsi qu’une préquelle qui
aura pour conséquence de lancer la carrière
d’un certain Nicholas Tse.
Fort
du succès rencontré par les Young and
Dangerous, Andrew Lau et Wong
Jing, toujours accompagnés de Manfred Wong,
décident alors de remettre au goût du jour
le film d’arts martiaux, en soupoudrant le tout d’effets
spéciaux révolutionnaires (pour le cinéma
HK bien entendu !). Le renouveau aura pour nom The
Stormriders. Si le résultat est conspué
par les puristes, le succès est néanmoins
au rendez-vous, le film atteignant même les sommets
avec 41 millions HK$ au box-office local. Dans la foulée,
Andrew Lau tente de réitérer la formule
et sort successivement A Man Called Hero, une
sorte de Il était une fois en Amérique
"stormriderisé", puis The Duel dont la particularité
fut de permettre à Ching
Siu-tung de ne pas se faire oublier.
En
2000, Andrew Lau essaye de se diversifier dans les genres
les plus différents. D’abord Sausalito,
film à tendance auteurisante avec Maggie
Cheung, puis Born to be King, une tentative
de résurrection de la franchise Young and Dangerous,
Bullets of Love, un polar avec Leon Lai et enfin
Dance of a Dream, l’une de ses rares incursions
dans la comédie romantique. Dès 2001, une
nouvelle carte s’immisce dans le jeu d’Andrew Lau, celle
de la co-réalisation. En effet, en dehors de The
Wesley’s Mysterious Files dont la sortie fut néanmoins
reportée à maintes reprises, la totalité
de ses derniers films sont des collaborations : Avenging
Fist avec Corey Yuen
(dans un exercice chorégraphique préparant
So Close), Women From Mars avec Raymond
Yip et Not a Woman (c’est dur, je sais !) et enfin Infernal
Affairs avec Alan Mak, une histoire d’inflitration
qui rencontre un énorme succès et rafle
la mise lors des HK Awards 2002. C’est également
lors de cette cérémonie qu’Andrew Lau sera,
pour la première fois, récompensé
du prix du meilleur réalisateur en compagnie d’
Alan Mak.
Stéphane Jaunin (avril
2003)
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