Portrait

Lam Ching-ying est né Lam Gun-Bo  dans l'année du dragon le 27 décembre 1952, il étudiera 5 ans à la Fun Guk Fa's Chu Chau Opera School (l'autre école de l'opéra de Pékin) où il se liera d'amitié avec un certain John lone et de futurs chorégraphes aussi prestigieux que Meng Hoi et le grand Stephen Tung-wai (A Better Tomorrow entre autres..). Il commence sa carrière à la Shaw Brothers à 17 ans en tant que cascadeur, sa formation a l'opéra lui permet de doubler aussi bien les rôles de femmes (Cheng Pei-pei pour son premier film) mais aussi des rôles de vieillard... Sa renommée grandissante trouve un point d'orgue sur les plateaux de Fist of fury (1992) sur lesquels Bruce Lee le recommandera personnellement à l'illustre Raymond Chow. Il suivra alors dans l'ombre la fulgurante carrière du petit dragon, ce qui lui permettra dans un premier temps de s'installer définitivement dans le paysage cinématographique de L'ex colonie anglaise. Alors ami de Samo Hung (cascadeur alors bien connu des productions du petit dragon),  membre de la  Hung Ga Ban la célèbre équipe de cascadeur du "Fat Dragon", il enchaîne alors avec bonheur toutes les productions qui deviendront des classiques ultimes de la Kung fu comedy de la fin des années 70 à 1982. On notera particulièrement son immense prestation dans The Prodigal Son dont il dirige également les combats. Samo Hung homme orchestre génial sentant le vent tourner, embarque Lam Ching-ying dans ses "Ghost kung fu comedy" mélange de surnaturel (puisant dans le vivier très fécond du folklore chinois) et de "Kung fu comedy". On les alors voit tourner dans autant de classiques du genre tels que Encounter of the Spooky Kind (1981), The Dead and the Deadly (1983) Hogus Pogus (1984)... 1985 est une autre année clé dans la carrière mythique de Lam Ching-ying, poursuivant en solo la nouvelle "aventure" de Samo, il  interprète Mr Vampire et devient le "Fat Si" absolu, sa carrière ira même jusqu'à se confondre avec son personnage, véritable mythe vivant. Il devient ensuite "son" propre réalisateur dès 1988 et forge son mythe du "One Eyebrow Priest" (personnage dont il est en partie le créateur) à la force du poignet. Il enchaînera jusqu'à 1994 une quinzaine de productions quasi incontournables (avec quelques navets quand même) du fantastique made in HK : la série prolifique des Mr Vampire, Shy Spirit (1988), Vampire Vs Vampire (1989), Encounter of the Spooky Kind II (1990), Magic Cop (1990), Crazy Safari (1991), Exorcist Master (1993) etc, etc. Sa carrière ne fut jamais aussi prolifique qu'en ce nouvel âge d'or du ciné HK, précisément de 1985 à 1994. On le voit aussi dans autant de classiques et autres chefs d'œuvres tels que School on Fire (1988) le polar social noirissime de Ringo Lam, le déjanté I Love Maria/Roboforce de l'ami Tsui Hark, dans la série mythique des Swordsman et différents cat3 et polars bien couillus tels que Her Vengeance en paraplégique virtuose du fauteuil à roulette (scène finale culte), China Dolls dans le rôle d'un policier exemplaire dans Pom Pom And Hot hot (avec une scène d'affrontement au bazooka absolument hallucinante)... Des regrets, Lam Ching-ying, en aura peu dans sa fulgurante et exemplaire carrière, peut-être cette adaptation ratée de "Mr Vampire" pour le marché américain qui aurait du voir le jour dans la foulée du succès à HK, et faire de lui une vedette internationale (du bis ?) le mauvais anglais du "Fat si" eut raison de cette (heureuse ?) initiative. Qu'importe ! Lam Ching-ying est déjà un demi-dieu quand il s'éteint en 1997 d'un cancer du foie, maladie héréditaire dans sa famille. La colonie est alors doublement sous le choc, changement d'époque, nostalgie, nostalgie... Lors de cette cérémonie d'adieu au monde terrestre, ses amis lui rendent un vibrant hommage ainsi verra t'on Wu Ma, Samo Hung Kam-Bo, Billy Chan Wui-Ngai, Chin Kar-Lok et autant de sommités et de petites gens venues pleurer le maître, le père idéal qu'incarnait Lam Ching-ying, cette sévérité teintée de malice, un jeu tout en finesse qui consacra un des (ou peut-être le) plus grand acteur de HK. Un Véritable Mythe ! Louis Collin (février 2003)