L'encyclopédie
du cinéma HK

logo de la Shaw Brothers

Les films
de la SB

 

 Les chefs d'oeuvre de la Shaw Brothers

Le générique

Heroes Two

Titres alternatifs : Kung Fu Invaders, Blood Brothers, Bloody Fists, Fang Shih Yu and Hung Hsi Kuan.

 

 

 Casting
Jaquette du DVD Celestial PicturesAnnée : 1974 (janvier)
Durée : 91 minutes.
Genre : kung-fu.
Catégorie IIB
Titre français :
Ceintures noires contre karatékas
Réalisateur : Chang Cheh
Producteur : Sir Run Run Shaw
Chorégraphes :
 Liu Chia Liang, Tang Chia
Scénariste : 
Ni Kuang
Interprètes : 
Alexander Fu Sheng, Chen Kuan-tai, Fong Sam, Bruce Tong Yim Chaan, Wong Ching, Zhu Mu, Fung Ngai, Chiang Nan, Fung Hak On, Tino Wong Cheung, Lau Kar Wing, Chan Chuen, Lee Hoi Sang, Wong Pau Gei, Lo Wai, Lee Chiu, Chan Dik Hak, Dang Tak Cheung, Shui Kwai, Lau Jun Fai, Wu Chih Ching.
Apparitions spéciales : 
Alexander Stephan Yip Tin Hang, Jamie Luk Kim, Kent Cheng Jak Si, Huang Ha, San Sin, Sunny Yuen Shun-Yi, Hsu Hsia, Chow Yun Gin, Alan Chan Gwok Kuen, Chui Fat, Wan Faat, Lam Fai Wong, Wong Mei, Brandy Yuen Jan Yeung.

 

 Histoire & Critiques

Histoire : Un nouveau temple Shaolin vient d'être brûlé par les Mandchous. L'élève Hung Hsi-Kuan a réussi à s'enfuir et tente de rejoindre Maître Li. En chemin, un autre élève Shaolin, Fang Shih-Yu, le livrera par mégarde à ses poursuivants. Comprenant son erreur, il n'aura de cesse de le délivrer.

(NEW) Critique de Philippe : Datant de 1976, ce film est le premier volet de la tétralogie Shaolin orchestré par Chang Cheh. On y retrouve deux de ses acteurs fétiches. L’immense et très physique Chen Kuan Tai, certainement le meilleur combattant du cinéma d’arts martiaux de l’époque, interprète le rôle de Hung Hsi-Kuan, farouche résistant à l’invasion mandchou, et le bondissant et espiègle Alexander Fu Sheng dans celui de l’autre héros de l’histoire des arts-martiaux chinois après Wong Fei-Hung, en l’occurrence Fong Sai Yuk.

Ce film dont le scénario est assez simple et limité, propose de raconter un épisode de la résistance des survivants du temple Shaolin contre l’invasion mandchou, l’une des plus grandes obsessions des cinéastes hongkongais qui vont la plupart du temps jusqu’à détourner certaines vérités historiques au profit d’une rhétorique nationaliste et raciste… mais là n’est pas l’important. Le principal intérêt de ce film résidant dans son déroulement qui met au premier plan des combats particulièrement bien chorégraphiés par le maître en la matière, Liu Chia-liang himself.

Alexandre Fu ShengAlexander Fu Sheng alias Fong Sai Yuk

Les comédiens, excellents Chen Kuan Tai et Alexander Fu Sheng, présentent l’avantage d’être de véritables spécialistes du genre, deux acteurs très physiques avec chacun leur particularité dans leur jeu d’acteur. Le charisme de Chen Kuan Tai allié au talent d’acteur tragi-comique du génial Fu Sheng donne un savoureux film de kung fu dans la plus pure tradition du genre. On sent la touche Liu Chia-liang égratignée par la fougue destructrice et sauvage de Chang Cheh, un explosif mélange qui finira par générer leur séparation.

Le film par lui-même n’est qu’une succession de combats hautement chorégraphiés entrecoupée de quelques dialogues. La violence est fortement présente, avec notamment un final ahurissant, un véritable massacre avec détails particulièrement sanglants qu’une lumière rouge vient un peu gâcher. Alors la question est la suivante, s’agit-il d’un désir du réalisateur de cacher ce que l’on ne saurait voir ou une sympathique idée d’un quelconque comité de censure ? Un fragment de réponse se trouve dans le dernier Dvdvision, il s’agirait en fait de l’unique idée qu’aurait trouvé la censure pour ne pas couper le film. Gênant et dommageable…

En tout cas le film n’en demeure pas moins un excellent spectacle aux combats furieusement géniaux, Liu Chia-liang oblige.

Philippe, Juillet 2003

Chen Kuan Tai dans le rôle de Hing Hsi KuanFong Sai Yuk et Hung Hsi Kuan

Critique de David-Olivier :  Fin 1973, Chang Cheh est en perte de vitesse. Il vient de subir un cuisant échec avec The Blood Brothers et n'a placé aucun film dans le top ten local depuis des mois. Comme à son habitude, il part se ressourcer à Taïwan et c'est de là-bas qu'il revient avec une idée géniale : offrir aux spectateurs un nouveau type de film, le Shaolin kung-fu, qui puise ses racines dans la tradition de la boxe cantonaise, spécialité des chorégraphes Liu Chia Liang et Tang Chia. Chang Cheh réalisera alors ce que l'on appelle sa "tétralogie Shaolin", sur une année (1974), ouverte par Heroes Two, suivi de Men From The Monastery, Shaolin Martial Arts et Five Shaolin Masters. Liu Chia Liang restera chorégraphe des combats pour ces quatre films (il s'en ira ensuite vers la réalisation).

Chen Kuan-tai personnifie la figure mythique de Hung Hsi-Kuan, maître de la boxe chinoise (plus précisément du "Tiger Claw"), tandis que le fougueux Fang Shih-Yu sera incarné par une jeune tête brûlée (comme son personnage !) de 19 ans, Alexander Fu Sheng. Cet acteur impeccable, élevé aux États-Unis et fils de millionnaire, sera d'ailleurs dans tous les épisodes de la tétralogie Shaolin.
Si Heroes Two ne brille pas par son scénario (même si le scénariste attitré de Chang Cheh, Ni Kuang, est aux commandes), il a à son crédit d'avoir introduit dans le cinéma d'arts martiaux hongkongais la mode des combats à poings nus. Plus de sabres ou de lances dans les mains des protagonistes principaux (seuls les sous-fifres en disposent encore, mais ils ne vivent pas longtemps...), mais de superbes figures de kung-fu qui seront exploitées durant plus de 15 ans.

Il n'est pas content, et ça se voit !Fung Hak On

On retrouve dans Heroes Two les thèmes et obsessions chers à Chang Cheh. Partie sur un mauvais pied, c'est une franche camaraderie "à la vie, à la mort" qui s'instaure entre les deux héros : on les voit d'ailleurs se sauter dans les bras torses nus et brillants de sueur... Pour certains, c'est une esthétique homosexuelle que le réalisateur reprend dans beaucoup de ses films. A chacun de juger ! Une obsession caractéristique de Chang Cheh que l'on retrouve aussi ici, c'est la torture et la mise à mort sanglante, voire gore, des personnages. Hung Hsi-Kuan passe ainsi près de trente minutes crucifié à un mur à l'aide de liens métalliques, saignant des pieds et des poings, à la merci de ses geôliers (on se sera auparavant acharné sur une blessure qu'il porte à la jambe...). Le réalisateur va même, lors de l'affrontement final, jusqu'à remplir l'écran de rouge chaque fois qu'un combattant est tué. On sent encore ici le pouvoir de fascination de la violence graphique.
Doté de nombreux et beaux combats, porté par un bon casting, Heroes Two fait partie des derniers bons films de Chang Cheh. Le chant du cygne n'est pas si loin...

 

 Fiche technique du DVD :  

 

Info dvd 

- Editeur : IVL (Intercontinental Video Limited). Un jusqu'à présent petit éditeur qui deviendra grand grâce à la distribution du catalogue Shaw Brothers (760 films environ). C'est actuellement lui qui édite à Hong Kong les dessins animés du studio Ghibli.
- Boîtier plastique translucide.
- Zone : zone 3, NTSC.
- Face unique / Couche double.
- Sous-titrage : 4 sous-titres optionnels : anglais / chinois traditionnel / malais / indonésien.
Pour cette édition, pas de problème de double sous-titrage. En revanche, on peut regretter leur petitesse qui les rend difficilement lisibles sur certains téléviseurs.
- Chapitré : oui.


 Image 

- Format du dvd : 4:3. C'est une honte ! Le travail de restauration est des plus magnifiques et IVL ne se donne même pas la peine de nous proposer du 16/9... Il paraîtrait cependant que dans un prochain avenir leurs titres de la Shaw Brothers seront en format anamorphique !!!
- Format du film : 2.35 . Le format original "ShawScope" est respecté. Jusqu'à présent, les DVD Shaw que l'on trouvait étaient en format plein écran (en plus d'être doublés en anglais !). L'absence de 16/9 n'en est que plus difficile à avaler.
- Qualité du master : excellente. Un travail de restauration de titan ! Jamais les films de la Shaw Brothers n'avaient paru aussi beau depuis leur projection cinéma. Aucune griffure, aucun point blanc et des couleurs magnifiques. Du grand art !
- Qualité de la compression : très bonne. On regrettera ici et là un plan quelque peu flou. Mais rien de bien conséquent !

Fong s'apprète à rosser un méchantLes deux héros

 Son 

- Son : Dolby Digital 5.1.
- Langues : mandarin.
- Qualité du son : bonne.


 Suppléments 

- Accès direct aux 12 chapitres (grâce à une image mouvante).
- Bande annonce du film.
- Bande annonce de 3 autres titres de la Shaw Brothers sortis dans la même "fournée".
- Un interview.
- Photographies.
- Notes de production.
- Biographies, filmographies.


 Remarques 

Les DVD de la Shaw Brothers édités par IVL sont beaux, magnifiques même, qu'on se le dise ! Celestial Pictures a investi près de 2 millions de dollars pour effectuer la restauration de près de 760 titres et nous les proposer en format digital. Ce processus va nécessiter 3 ans et mobiliser une trentaine de personnes qui vont travailler image par image pour nous restituer ces films dans leur état d'origine. La première vague de titres mis en vente a eu lieu le 5 décembre 2002. The Teahouse en fait partie et ne déroge pas à la règle : une édition quasiment parfaite. Seul bémol : l'absence incompréhensible de 16/9 (d'autant plus que l'éditeur IVL sort des films en format anamorphique !). Mais on peut lire ici et là que cette erreur de taille sera corrigée dans les sorties futures.

David-Olivier Vidouze (mars 2003)

 

retour films de la Shaw Brothers
retour introduction à la Shaw Brothers

 

© HKCinemagic2

Les articles n'engagent que leurs auteurs. Toute reproduction d'un article du site en vue d'une édition doit faire l'objet d'une demande. Les photos utilisées pour illustrer ce site sont tirées de magazines, d'autres sites ou de VCD. Si les personnes possédant les copyrights sur ces photos ne souhaitent pas les voir figurer dans ce site, qu'elles nous préviennent, nous les retirerons.