Les
chefs d'oeuvre de la Shaw Brothers |
Duel
Of Fists
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Casting |
Année
: 1971 (octobre)
Durée : 102 minutes.
Genre : kung-fu.
Catégorie IIB
Titre français : ?
Réalisateur : Chang
Cheh
Producteur : Runme
Shaw
Chorégraphes : Liu
Chia Liang, Tang Chia
Scénariste : Ni
Kuang
Musique : Chen
Yung Yu
Interprètes : David
Chiang, Ti
Lung, Cheng Lee,
Ku Feng, Chan Sing, Cheng Miu,
Wong Chung, Yeung Chi Hing, Yuen
Wo Ping, Yen Shi-Kwan,
Sunny Yuen Shun-Yi, Yuen Cheung
Yan, Chan Chuen, Lau Laan Ying,
Tong Dik, Woo Wai, Lee Pang-Fei, Wong Kwong Yue, Gam Gwan.
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Histoire
& Critique |
Histoire
: Un
ingénieur hongkongais, redoutable artiste martial,
se rend au chevet de son père mourant. Celui-ci lui
apprend qu'il a eu un autre fils avec une jeune thaïlandaise
une trentaine d'années plus tôt et lui fait promettre
d'aller le retrouver. Ses seuls indices : une photo d'enfant,
la présence de tatouages sur le bras et son appartenance
au monde de la boxe thaïe professionnelle (le muay thai, précisément).
Critique
de David-Olivier : Autant
le dire tout de suite, Duel Of Fists, même s'il
est réalisé par le grand Chang Cheh, même
s'il met en vedette le mythique couple Ti Lung - David Chiang,
n'est pas un chef-d'œuvre. Le spectateur pourrait même
le taxer de navet, selon son degré d'amour pour les
films d'arts martiaux contemporains et la boxe thaïlandaise...
Il
a pourtant de sérieux atouts (outre ceux mentionnés
plus avant), qu'il serait quelque peu malhonnête de
négliger. Tout d'abord, c'est un des premiers films
de la Shaw Brothers a être doté de si nombreuses
scènes d'extérieur : exceptés les séquences
de boxe et quelques rares plans de domicile, l'action se déroule
dans les rues. Mieux encore, c'est le premier film de la Shaw
Brothers à avoir été tourné à
l'étranger, une vraie révolution en ce début
des années 70. Le récit a pour toile de fond
Bangkok et ses paysages urbains si particuliers, au moment
de la fête annuelle du Song Kran (pendant laquelle les
Thaïlandais s'aspergent d'eau toute la journée
!), ambiance que Chang Cheh a fort bien réussi à
capter et indissociable, dans l'esprit de beaucoup, de la
boxe thaïe.
Duel
Of Fists, c'est aussi un choc culturel, "martialement"
parlant. Ti Lung représente le monde de la boxe thaïe,
alors que David Chiang, qui joue le fils d'un maître
hongkongais, est le défenseur des techniques chinoises
(mais au final, loin de s'opposer, ces deux pratiques se complètent
face au crime). On en vient d'ailleurs à douter des
raisons exactes qui ont poussé son père mourant
à lui demander de se rendre en Thaïlande : était-ce
pour retrouver son frère ou pour faire la promotion
des arts martiaux nationaux (alors que ce fils a préféré
un travail "classique" à la poursuite de l'œuvre
paternelle) ? Ti Lung s'est entraîné
comme un diable avant le début du tournage pour maîtriser
la boxe thaïe et le résultat à l'écran
est tout à fait probant : en plus d'un réel
soin apporté à l'aspect culturel de cet art
martial (voir les cérémonies précédant
les affrontements), les combats sont criants de vérité
et l'artiste obtient facilement l'adhésion du public
(le ridicule atteint par Andy Lau dans A Fighter's Blues
est évité, mais on ne pouvait en attendre moins
du grand Ti Lung !). Son fils raconte même que l'acteur
a continué à pratiquer régulièrement
la boxe thaïe une fois le tournage de Duel Of Fists
achevé.
Quelques autres scènes d'action viennent
ponctuer le récit. Elles mettent principalement en
vedette un David Chiang en grande forme, a priori ravi de ces
vacances en Thaïlande, et arborant tout un tas de tenues
plus délirantes les unes que les autres... Le combat
final, dans la superbe demeure du méchant de service,
est chorégraphié (encore par la paire magique
Liu Chia-liang et Tang
Chia), mis en scène
et interprété avec brio : tout habillés
de blanc (à poix ou raies noires !), Ti Lung et David
Chiang se déchaînent pour une apothéose
dans le plus pur style Chang Cheh... bravoure, camaraderie
et violence !
Côté scénario, on touche le point faible
du film. Cette histoire d'artiste martial hongkongais exilé
dans le monde de la boxe thaïe aurait pu être passionnante
et donner lieu à une réflexion sur les différentes
techniques de combat, leurs origines et leur importance dans
les cultures thaïlandaises et chinoises. De plus, on
aurait aimé connaître les circonstances de la
naissance de ce frère resté loin de Hong Kong,
avoir des explications sur les réticences de David
Chiang à enseigner le kung-fu... Mais il semble que
le scénariste se soit focalisé sur l'intrigue
mafieuse, qu'il n'ait cherché qu'à introduire
les affrontements, sur le ring ou dans la rue. C'est bien
dommage !
Duel
Of Fists
fut un énorme succès en 1971, un des cinq films
ayant fait le plus d'entrées (la première place
revenant à Big Boss, avec Bruce Lee).
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Fiche
technique du DVD : |
Info
dvd
-
Editeur : IVL (Intercontinental Video Limited).
Un jusqu'à présent petit éditeur qui deviendra grand
grâce à la distribution du catalogue Shaw Brothers
(760 films environ). C'est actuellement lui qui édite
à Hong Kong les dessins animés du studio Ghibli.
- Boîtier plastique translucide.
- Zone : zone 3, NTSC.
- Face unique / Couche double.
- Sous-titrage : 4 sous-titres optionnels :
anglais / chinois traditionnel / malais / indonésien.
Pour cette édition, pas de problème de double
sous-titrage. En revanche, on peut regretter leur
petitesse qui les rend difficilement lisibles sur
certains téléviseurs.
- Chapitré : oui.
Image
-
Format du dvd : 16/9ème. On croyait
la bataille remportée : Celestial allait enfin
mettre en valeur le superbe travail de restauration
engagé depuis plus d'un an sur le catalogue
de la Shaw Brothers ! Que nenni... L'annonce du format
anamorphique sur la jaquette n'est qu'un leurre, pire,
une trahison : Celestial a purement et simplement
zoomé le master 4:3 PAL et lui a appliqué
un traitement anamorphique. Résultat, nous
pouvons constater une dégradation de la netteté
de l'image.
- Format du film : 2.35 . Difficile de savoir
si, suite au zoom et au traitement anamorphique du
master 4:3, le format original "ShawScope"
est vraiment respecté.
- Qualité du master : excellente. Un travail
de restauration de titan ! Jamais les films de la
Shaw Brothers n'avaient paru aussi beau depuis leur
projection cinéma. Aucune griffure, aucun point blanc
et des couleurs magnifiques. Du grand art !
- Qualité de la compression : assez bonne.
Malgré le zoom, l'image reste d'une qualité
correcte même si un peu floue.
Son
-
Son : Dolby Digital 5.1.
- Langues : mandarin.
- Qualité du son : bonne.
Suppléments
-
Accès direct aux 12 chapitres (grâce à une image mouvante).
- Bandes annonces du film (originale et ressortie
Celestial)
- Bande annonce de 3 autres titres de la Shaw Brothers
sortis dans la même "fournée" : Passing
Flickers, Na Cha The Great et Iron Bodyguard.
- Très intéressante interview du propre
fils de Ti Lung, Shaun Tam, qui nous livre une foule
d'anecdotes sur son le tournage et la vie de son illustre
père.
- Photographies.
- Notes de production.
- Biographies, filmographies de David Chiang, Ti Lung,
Cheng Lee et Chang Cheh.
Remarques
Les DVD de
la Shaw Brothers édités par IVL sont
beaux, magnifiques même, qu'on se le dise !
Celestial Pictures a investi près de 2 millions
de dollars pour effectuer la restauration de près
de 760 titres et nous les proposer en format digital.
Ce processus va nécessiter 3 ans et mobiliser
une trentaine de personnes qui vont travailler image
par image pour nous restituer ces films dans leur
état d'origine. La première vague de
titres mis en vente a eu lieu le 5 décembre
2002.
Après une expérience
"4:3" et devant les cris des passionnés,
Celestial avait décidé de proposer ses
films en format anamorphique. Malheureusement, le
process n'étant pas correct (voir plus haut),
le résultat a été pire que ce
qui était initialement offert au point de vue
de la qualité de l'image. Espérons que
Celestial corrige le tir avant la sortie de ses "gros"
titres !!!
David-Olivier
Vidouze ( juillet 2003)
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