Réalisateur japonais, Inoue
Umetsugu est né à Kyoto en 1923. Dès la fin de ses études à
l’Université, il entre dans l’une des cinq grandes compagnies
locales, la très célèbre Toho. Il y occupe tout d’abord la
fonction d’assistant-réalisateur avant de devenir premier réalisateur
en 1952. Quatre ans plus tard, il quitte ces studios et est engagé
auprès d’une autre grande compagnie de l’époque où il
continue de réaliser et produire de nombreux films. En 1960, l’économie
cinématographique japonaise est au plus haut de ses possibilités
puisque l’on dénombre plus d’un milliard d’entrées pour
547 films produits. L’arrivée de la télévision dans les
foyers entraînera néanmoins une crise sans précédant pour
l’industrie locale et la fréquentation des salles chutera
progressivement pour se stabiliser, en 1972, autour des 180
millions d’entrées. Dans ces conditions, beaucoup de réalisateurs
se retrouvent sur le carreau. Certains trouvent une planche de
salut dans des productions indépendantes, d’autres franchissent
la mer de Chine attirés par les sirènes de la Shaw
Brothers. Inoue Umetsugu fait partie de ceux-là et ne tarde
pas à devenir le réalisateur japonais le plus prolifique et le
plus populaire à Hong Kong. A cet égard, son premier film
chinois, la comédie musicale Hong
Kong Nocturne (1967) est un succès considérable et fait
de ses trois actrices principales Cheng
Pei Pei, Lily Ho et Chin Ping des stars incontournables. Dans
la foulée suivront d’autres comédies musicales réputées
telles que King Drummer, The Millionaire Chase, Young Lovers,
We Love Millionaires ou encore Whose Baby Is In The
Classroom.
En dehors de ce genre, Inoue Umetsugu a également
œuvré dans le film à suspens, réalisant notamment Operation
Lipstick, The Brain-Stealers et The Venus’ Tear Diamond.
En sept années d’activité au service de la Shaw Brothers, il
tournera 17 films, sans jamais y sacrifier ses qualités
professionnelles et artistiques. Si son nom est moins connu en
occident que ceux de Chang
Cheh, King
Hu et Liu
Chia-liang, il est néanmoins indéniable que son style tout
à la fois coloré et distingué a eu une influence non-négligeable
sur la production hongkongaise du milieu jusqu’à la fin des années
70. (Stéphane Jaunin)
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