Les
chefs d'oeuvre de la Shaw Brothers |
The
Magic Blade |
Casting |
Année
: 1976
Titre
original :
Tian Ya Ming Yue Dao
Producteur
: Sir Run Run Shaw.
Scénariste
:
Ni
Kuang.
Histoire
:
Ku Long.
Réalisateur : Chu Yuan
Chorégraphe
: Wong Pau Gei
Interprètes
:
Ti Lung,
Lo Lieh, Ku Feng,
Cheng Lee,
Norman Chu,
Fung Hak-on, Ha
Ping, Hsu
Hsia, Kong Yeung, Lau Kong,
Lee Sau Kei, Lilly
Li, Tang Ching, Wong Ching Ho, Wong Pau Gei.
Apparitions spéciales :
Yeung Chi Hing, Corey
Yuen, Lam Fai Wong, Brandy Yuen Jan Yeung,
Alan Chui,
Goo
Goon Chung.
Durée
: 97 minutes.
Genre
: arts martiaux.
Catégorie
IIB |
Histoire
& Critiques |
Histoire
: Dans la Chine impériale, plusieurs épéistes
s’affrontent pour la possession d’une arme puissante, le
« Peacock Dart » que l’on peut traduire par « le
javelot paon »… Fu
Hung Hsueh (Ti Lung) et Yen Nan Fei (Lo Lieh) sont les deux plus
redoutables concurrents…
Critique
de
Philippe :
The Magic Blade
est un véritable bijou d’inventivité. Un excellent compromis
entre le wu xia pian traditionnel, l’héroic-fantasy et le western
asiatique. Ti Lung dans la peau d ‘un Swordsman solitaire élégant
et ténébreux est très convaincant, il manipule à une vitesse
incroyable une épée s’approchant du couperet de par sa forme. Le
tout est très grandement chorégraphié. A une grande inventivité,
Chu Yuan ajoute une touche résolument triviale et un sens inouï du
découpage. La grande complexité de son intrigue, qui rend parfois
ses histoires difficiles à comprendre entièrement, est amoindrie
par une originalité et une recherche esthétisante remarquable.
Imaginez une joute à l’épée se déroulant sur un échiquier où
les protagonistes se déplacent comme des pions. L’une des
nombreuses variantes qui jalonnent cet excellent wu xia pian,
important à voir pour comprendre qu’historiquement Chu Yuan a joué
un rôle prépondérant dans l’histoire du cinéma de capes et
d’épées chinois.
Critique
de David-Olivier
:: Chor
Yuen (ou Chu
Yuan, comme son nom apparaît au générique) est venu
assez tardivement aux films d'arts martiaux. Ses premières réalisations
étaient soit des films "licencieux", soit des comédies
(on lui doit notamment l'énorme succès House Of The 72 Tenants).
Il est donc arrivé au wu xia pian avec un esprit neuf, une esthétique
à construire, et à insufflé une vision personnelle et originale
à ce genre cinématographique. Son style se traduit par un récit
très construit sans être pour autant complexe, en constante évolution
(rares sont les scènes qui se déroulent deux fois au même endroit
: le personnage principal est souvent en quête de quelque chose),
proche du film noir (le héros est tourmenté, faillible, dupé par
ses proches, prisonnier, gravement blessé...), dénué d'humour (étonnant
pour un ancien spécialiste !) et assez violent. Il n'hésite pas à
utiliser des scènes de nus, mais toujours dans l'objectif de révolter
le spectateur, ainsi que des séquences à la limite du cinéma gore
(cannibalisme, membres arrachés ou tranchés...) : rien n'est
gratuit chez Chor Yuen.
Le thème n'est pas sans rappeler le western The Gunfighter
(1950) de Henry King avec Gregory Peck, l'histoire de "l'homme
le plus rapide de l'Ouest", tourmenté sans répit par des
jeunes blancs-becs voulant se mesurer à lui. Heureusement,
l'intrigue est enrichie d'une réflexion sur le pouvoir que l'on
doit une nouvelle fois à Ku Long (ou Gu Long), sorte d'Alexandre
Dumas hongkongais qui eut énormément de succès dès les années
50 dans l'ancienne colonie (et qui a été adapté au cinéma et à
la télévision un nombre incalculable de fois). L'apparence de Ti
Lung appuie d'ailleurs le parallèle que l'on peut dresser avec le
western : il traverse le film mal rasé, en poncho et inexpressif au
possible (cela ne vous rappelle pas un certain Clint Eastwood dans
les films de Sergio Leone ?). Les scènes d'action sont, comme souvent chez Chor Yuen, originales,
ingénieuses et très soignées. L'utilisation des câbles et des
effets spéciaux est réduite à son minimum, les joutes martiales
reposant sur de superbles chorégraphies et la maestria des acteurs.
Le combat final est à ce titre un véritable moment d'anthologie. Un excellent film de la Shaw Brothers ! |
Fiche
technique du DVD : |
Info
dvd
- Editeur
: IVL (Intercontinental Video Limited). Un jusqu'à présent petit
éditeur qui deviendra grand grâce à la distribution du catalogue Shaw
Brothers (760 films environ). C'est actuellement lui qui édite à Hong
Kong les dessins animés du studio Ghibli.
- Boîtier plastique translucide
avec fourreau en carton.
- Zone : zone 3, NTSC.
- Face unique / Simple face.
- Sous-titrage : 5 sous-titres
optionnels : anglais / chinois traditionnel / chinois simplifié /
malais / indonésien. Pour cette édition, pas de problème de double
sous-titrage (une fois seulement !). En revanche, on peut regretter leur
petitesse qui les rend difficilement lisibles sur certains téléviseurs.
- Chapitré : oui.
Image
- Format du dvd
: 4:3. C'est une honte ! Le travail de restauration est des
plus magnifiques et IVL ne se donne même pas la peine de nous proposer du
16/9... Il paraîtrait cependant que dans un prochain avenir leurs titres
de la Shaw Brothers seront en format anamorphique !!!
- Format du film : 2.35 . Le format
original "ShawScope" est respecté. Jusqu'à présent, les DVD
Shaw que l'on trouvait étaient en format plein écran (en plus d'être
doublés en anglais !). L'absence de 16/9 n'en est que plus difficile à
avaler.
- Qualité du master : assez bon.
L'état de conservation des films de la Shaw n'étant pas identique,
certains ont plus souffert que d'autres. Vraisemblablement, The Magic
Blade a été fortement endommagé et, malgré le soin apporté à la
restauration, toutes les scènes nocturnes (et elles sont nombreuses ici)
présentent un léger voile blanc dans une partie de l'image. Les séquences
diurnes ou éclairées sont, elles, magnifiques.
- Qualité de la compression : très
bonne. Beau travail de compression.
Son
- Son :
Dolby Digital 5.1.
- Langues : mandarin.
- Qualité du son : bonne. Un son honnête
: claire et sage.
Suppléments
- Accès direct aux 12 chapitres (grâce
à une image mouvante).
- Bande annonce du film.
- Bande annonce de 4 autres titres de la Shaw Brothers sortis dans la
même "fournée".
- Photographies
de tournage.
- Affiches et photos d'exploitation d'époque.
- Commentaire audio de Bey Logan.
- Interviews d'acteurs, membres de l'équipe technique du film et de
journalistes.
- Notes de production.
- Biographies, filmographies.
Remarques
Les DVD de la Shaw Brothers édités
par IVL sont beaux, magnifiques même, qu'on se le dise ! Celestial
Pictures a investi près de 2 millions de dollars pour effectuer la
restauration de près de 760 titres et nous les proposer en format
digital. Ce processus va nécessiter 3 ans et mobiliser une trentaine de
personnes qui vont travailler numériquement image par image pour nous
restituer ces films dans leur état d'origine. Les éditions sont
quasiment parfaites. Seul bémol : l'absence incompréhensible de 16/9
(d'autant plus que l'éditeur IVL sort certains de ses films en format
anamorphique !). Mais on peut lire ici et là que cette erreur de taille
sera corrigée dans les sorties futures.
David-Olivier Vidouze (décembre 2002) |
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