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 Les chefs d'oeuvre de la Shaw Brothers

Le générique

 

 

Drunken Monkey

 

 

 Casting

Année : 2003 (mai)
Durée : 97 minutes
Genre : comédie kung-fu
Catégorie IIB
Réalisateur : Liu Chia Liang
Assistants réalisateurs :
Benny Wong, Mou Kin Tak, Liu Ka Wah
Producteur :
Mona Fong
Producteur exécutif :
Wong Ka Hee Lawrence
Producteurs associés :
Li Pak Ling, Wan Pak Nam
Manager de production :
Chiu Chi Shing
Post production :
Benny Wong

Photographie :
Wong Po Man
Directeur artistique :
Angelo Castilho
Monteur :
Kai Kit Wai

Chorégraphes des scènes d'action : Liu Chia Liang
, Liu Chia Yung
Scénariste : 
Li Pak Ling
Interprètes :
Jacky Wu Jing, Liu Chia Liang (Lau Kar Leung), Gordon Liu Chia Hui (Lau Kar Fei), Chi Kuan Chun (Qi Guan Jun), Liu Yong Jian (Lau Wing Kin), Shannon Yao Yao, Liu Chia Yung (Lau Kar Wing), Li Hai-Tao, Zhang Zhen-Huan.

 

 Histoire & Critiques

Histoire : Chine, années 30. Biao (Liu Chia Liang) est chef d'équipe dans une société de transport d'objets de grande valeur qu'il protège grâce à sa maîtrise des arts martiaux (et notamment de la technique de la "boxe du singe / monkey fist"). Il découvre un jour que les faibles revenus que ce travail procure ont poussé un de ses collègues à faire du trafic d'opium avec des Occidentaux. Avant qu'il ait pu contacter les autorités, il est battu, laissé pour mort... et est finalement recueilli par une jeune paysanne. Un an plus tard, deux étudiants partent à sa recherche afin d'apprendre la boxe du singe. Leur découverte ravivera la haine de ses ennemis...


Critique de David-Olivier : Huit ans que Liu Chia Liang, autrefois figure de proue de la dernière grande époque de la Shaw Brothers (fin des années 70 / milieu des années 80), disciple de troisième génération de Wong Fei Hung, n'avait réalisé de film. Il nous avait laissé sur une immense déception, le nanard Drunken Master III (1994), où il apparaissait clairement que sont rôle dans l'excellent Drunken Master II avait dû être plus que limité (je rappelle qu'un différend est survenu sur le tournage entre Jackie Chan et Lu Chia Liang, et que ce dernier a été débarqué ; Jackie Chan a achevé le film sans le co-signer et nous n'avons aucune indication sur la paternité des différentes scènes ; Liu Chia Liang, pour contre-attaquer, a mis en chantier Drunken Master III dès son éviction, pour un résultat pitoyable... on est donc en droit de penser que Drunken Master II est un film de et avec Jackie Chan !). Il est ainsi acté que Liu Chia Liang n'avait pas réalisé de grand film depuis l'année 1983 et son The 8 Diagram Pole Fighter (si l'on considère que Disciples Of the 36th Chamber [1985] et Martial Arts Of Shaolin [1986] ne sont pas des chefs-d'oeuvres !). La question est aujourd'hui celle-ci : Drunken Monkey sera-t-il le film de la renaissance d'un des plus grands réalisateurs / chorégraphes hongkongais ?

Hé bien non, désolé... Malgré son budget de plus de 10 millions de dollars hongkongais, son titre (auto-proclamé !) de "premier film de kung-fu du nouveau millénaire", son casting bien alléchant (Jacky Wu, Gordon Liu, le maître lui-même), sa volonté de ne pas utiliser d'effets spéciaux et de limiter les câbles, Drunken Monkey, co-production sino-hongkongaise, est une sacré déception...


Tout d'abord le casting. Si on était bien sûr heureux de retrouver Liu Chia Liang, on l'était tout autant de voir à nouveau combattre le grand Gordon Liu, artiste martial émérite de la série des 36th Chamber Of Shaolin, de Legendary Weapons Of China et autres The 8 Diagram Pole Fighter. Or, il ne tient en fait qu'un rôle secondaire (il est même crédité comme cameo dans le casting officiel !) et n'a pas une seule fois l'occasion de nous faire la démonstration de son immense talent. Deux questions viennent à l'esprit : Gordon Liu est-il encore physiquement capable d'être la vedette d'un film d'arts martiaux ? Liu Chia Liang a-t-il minimisé son rôle pour conserver la tête d'affiche ? A vous d'en juger... Jacky Wu, prometteur dans Legend Of Zu de Tsui Hark, n'a aussi que peu l'occasion de s'exprimer au combat. Encore un coup de Liu Chia Liang ? Car finalement, c'est sur lui que le film repose : il est au centre de quasiment toutes les scènes d'action, mène les combats (même ceux d'un générique très "old-school") et ne laisse que peu de place aux autres. Le problème, c'est que Liu Chia Liang n'a plus 20 ans (ni même 30, 40 ou 50 !) et a du ventre...

Producteur, réalisateur, service presse se sont réclamés du film d'arts martiaux traditionnel, c'est-à-dire sans utilisation abusive des effets spéciaux numériques (spécialité de la fin des années 90), comme cela peut être le cas dans Storm Riders ou Avenging Fist : un acteur qui a du mal à faire la roue pourra paraître aussi doué que le Jet Li des débuts. De même, les câbles ont été mis à contribution avec parcimonie, alors qu'ils étaient de tous les combats au début des années 90 (voir la série des Once Upon A Time In China, des Swordsman...). C'est louable, mais pour rendre la chose attrayante, les scènes d'arts martiaux se doivent d'être chorégraphiées avec brio, ce qui n'est malheureusement pas le cas. Elles sont au contraire poussives et fort mal filmées.


Même si le sujet de la vengeance a été maintes et maintes fois traité dans le cinéma hongkongais (à tel point que certains journalistes l'ont qualifié de "Cinéma de la vengeance" - voir le livre séminal Cinema Of Vengeance de , malheureusement épuisé), l'histoire aurait pu être intéressante si seulement la tentation de la comédie n'avait pas été la plus forte... Une nouvelle fois, à force de vouloir ratisser large et faire un film pouvant satisfaire un maximum de spectateurs, un réalisateur livre une oeuvre hybride. D'un côté, un récit sombre de trahison et de vengeance au sein d'une quasi famille, de l'autre, une gaudriole niaise et lassante avec, pour seul ciment, des scènes d'arts martiaux loin d'être convaincantes. Du beau gâchis !

Certains films sont des hommages à des genres passés (la série des Indiana Jones, par exemple) : ils recyclent les poncifs, les lois du genre et y apportent un décalage salutaire. D'autres sont de pâles copies de films qu'on ne fait plus : aucune réflexion sur le genre, aucun recul... de véritables films "réactionnaires", du "photoco-pillage" ! Sans être trop méchant avec Drunken Monkey, il se rapproche sans conteste de la deuxième catégorie. Ce nouvel essai de la Shaw Brothers de revenir dans la course des films d'arts martiaux (après le lui-aussi peu réussi Hero) est encore une fois un échec. Au lieu de se pencher sur son passé, cet autrefois grand studio devrait inventer le futur !

 

 Fiche technique du DVD :  

Info dvd 

- Editeur : Asia Video Publishing Co., Ltd.
- Boîtier plastique translucide.
- Zone : zone 3, NTSC.
- Face unique / Couche simple.
- Sous-titrage : 3 sous-titres optionnels : anglais /chinois simplifié /chinois traditionnel.
- Chapitré : oui.

 Image 

- Format du dvd : 16/9ème.
- Format du film : 1.85 . Le format est respecté.
- Qualité du master : excellente. Le film est récent et Celestial exigeant : toutes les conditions étaient réunies pour que nous soit offert un dvd de qualité.
- Qualité de la compression : bonne. L'image est nette.

 Son 

- Son : DTS cantonais, 5.1 cantonais, 5.1 mandarin.
- Langues : cantonais, mandarin.
- Qualité du son : très bonne.

 Suppléments 

- Accès direct aux 12 chapitres (grâce à une image mouvante).
- Bande annonce du film.

 Remarques 

IVL ayant acquis les droits du catalogue des films de la Shaw Brothers restaurés, Drunken Monkey est par conséquent absent de l'accord conclu en 2002. C'est donc un éditeur différent qui nous propose cette oeuvre pour sa sortie vidéo hongkongaise. Malheureusement pour nous, le format anamorphique et les suppléments ont été mis de côté... Ne reste donc qu'une édition à l'image honnête et strictement limitée au film et à sa bande annonce.

David-Olivier Vidouze (29 septembre 2003)

 

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