Histoire
:
Remake
du The Boxer from Shantung de Chang Cheh, Hero raconte
l'histoire de Ma Wing Jing (Takeshi
Kaneshiro) et son frère, arrivés tous deux à Shanghai
à la fin du dix-neuvième siècle et qui, avec l'aide de Tam
See (Yuen Biao),
chef d'une des Triades locales, va progressivement prendre
du galon jusqu'à lui faire de l'ombre.
Critique
de Philippe (NEW)
: Remake du génial Boxer
From Shantung
(Le justicier de Shanghai), ce Hero
est l’une des dernières superproductions de la Shaw
Brothers. Takeshi Kaneshiro reprend le rôle que tenait Chen
Kuan Tai dans l’original, et Yuen Biao reprend le rôle qui était
tenu par David
Chiang. Pour le second cité, au vue de ses énormes
qualités martiales, il est tout à fait plausible et demeure
l’une des principales attractions de ce film. Concernant
Takeshi Kaneshiro, il succède à Chen Kuan Tai dans le rôle
tragique de Ma Wing Chung, et c’est là que le bât blesse. En
effet, bien qu’étant un excellent acteur au demeurant,
Takeshi Kaneshiro ne possède aucunes des qualités physiques de
Chen Kuan Tai, et il a du mal à être plausible dans le rôle
d’un très grand combattant.
La réalisation de Corey Yuen est
quant à elle soignée, mais manque parfois de punch. La
photographie de Lau Mun Tong retranscrit parfaitement le Shanghai
des années 20.
Corey Yuen dirige les combats avec
Yuen Tak. Des combats hautement chorégraphiés qui prennent de
la hauteur dès que Yuen Biao rentre dans l’action.
Malheureusement, son rôle n’est pas le plus important et on
ne le voit que trop peu. Takeshi Kaneshiro s’en sort au niveau
de son jeu d’acteur, mais n’est pas digne du personnage
lorsqu’il doit faire appel à ses qualités martiales.
Un bon film à la photographie
soignée qui souffre parfois d’un manque de rythme et qui nous
fera toujours poser l’éternelle question de savoir pourquoi
le réalisateur n’a pas confié le rôle principal à Yuen
Biao qui j’en suis certain s’en serait sorti autrement dans
la peau du combattant venu de Shantung…
Philippe, Juillet 2003
Critique
de David-Olivier : Hero
aurait pu être le film de la
renaissance pour
Yuen Biao et la Shaw Brothers. Le premier, cantonné
depuis quelques années dans des productions de Chine continentale,
aurait dû saisir l'opportunité de relancer sa carrière.
Pour la Shaw, recentrée depuis la fin des années 70 sur
la production télévisuelle, ça aurait pu être l'occasion
de réinvestir le terrain des salles obscures déserté contrainte
et forcée. Malheureusement, Yuen
Biao continue de ne faire que de petites apparitions
(A Man Called Hero, The Legend Of The Fist Master...)
et n'a pas retrouvé la place qu'il devrait occuper. Quant
à la firme de Sir Run Run Shaw, elle venait de "renaître"
avec Lifeline, mais à l'air d'avoir définitivement
renoncé au cinéma avec Hero.
C'est d'autant plus injuste que le film, même s'il marque un retour
à une forme de cinéma hongkongais plus classique (et plus "classieuse"
!) est bon, avec des mouvements de caméra travaillés et une mise
en scène soignée. Les combats ne sont pas inintéressants et mêlent
avec ingéniosité armes à feu, armes blanches et kung-fu. Une
petite réussite. (David-Olivier)
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