| Née à Suzhou
en 1924, Ouyang Shafei est ce que l’on peut appeler une actrice
légendaire avec à son actif plus de 200 de films
tournés entre 1937 et 1990. Elle débute véritablement
sa carrière à l’âge de 17 ans, tournant
plusieurs productions en mandarin pour les studios de Shanghai
et rencontre son premier succès en 1946 avec Spy
Number One. Dans la foulée, elle épouse
son réalisateur, Tu Guangqi, avec lequel elle formera
l’un des couples les plus célèbres de l’après-guerre.
Les changements politiques
que traversent la Chine au début des années
50 va précipiter le départ des conjoints vers
la colonie britannique de Hong Kong. Pourtant, la carrière
de Ouyang Shafei ne sera nullement ralentie par cet incident.
Bien au contraire, entre 1951 et 1952, elle est l’une des
actrices les plus occupées de l’industrie cinématographique,
tournant 17 films sur cette courte période, la plupart
dirigé par son époux. Pourtant, cette collaboration
qui durera jusqu’en 1956 sera émaillée de nombreuses
difficultés relationnelles qui feront le bonheur de
la presse locale. Face à une telle pression, le couple
décide de se séparer, chacun continuant désormais
son chemin de son côté.
 Au
début des années 60, la carrière de Ouyang
Shafei prend une tournure différente. Désormais
dans la quarantaine, elle ne peut bien entendu prétendre
aux rôles glamours qui ont fait sa célébrité.
Pourtant, auréolée de son ancienne gloire, elle
parvient à décrocher un contrat avec la Shaw
Brothers pour laquelle elle tournera plusieurs films jusqu’à
la fin des années 70 dont Till the End of Time,
Hong Kong
Nocturne, The Fourteen Amazons, The
Bastard ou encore Death
Duel. Abonnée aux personnages de mère
ou de tante, elle obtient par deux fois le prix de la meilleure
actrice dans un second rôle.
En 1979, elle se remarie et
part s’installer aux États-Unis. Elle n’y reste pas longtemps
puisque son nouvel époux décède l’année
suivante. De retour sur le continent asiatique (à Taiwan
cette fois-ci), elle tourne beaucoup pour la télévision
locale. Plus tard encore, elle revient à Hong Kong
où elle fait de nombreuses apparitions sur les chaînes
locales et au cinéma. Elle met un terme à sa
carrière en 1990 après avoir tourné notamment
dans A Chinese Ghost Story II (Histoire de fantômes chinois 2).
Stéphane Jaunin (avril
2003)
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