Les
Tigres de la
Shaw Brothers |
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Des films |
The Empress
Dowager
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Année
: 1975
Durée
: 107 minutes
Genre : drame historique
Catégorie II
Réalisateur :
Li
Han-hsiang
Producteur :
Runme
Shaw
Scénariste :
Li
Han-hsiang
Interprètes
: Ti
Lung, Lisa Lu, Ku
Feng, Wong Hap, Yeung Chi Hing, David
Chiang, Wong Ching Ho, Cheng Miu, Miu Tin, Chiang Nan, Cheung
Ying, Got Heung Ting, Lee Pang-Fei, Shum Lo, Ivy Ling
Po, Ouyang
Shafei, Tim Lei,
Kok Lee Yan, Kong Yeung, Stephen Tung Wai, Tin
Ching, Siu Yiu, Wang Han Chen.
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Histoire
: Intrigues
de palais sous la dynastie Qing. L'Impératrice Douairière
Ci Xi (Lisa Lu), qui dirige d'une main de fer la Chine en
lieu et place du jeune et timoré Empereur (Ti Lung),
subit l'influence du manipulateur Eunuque Impérial
(Ku Feng). Au moment où commence le récit,
la cour est en émoi car la menace japonaise sur la
Corée (à l'époque sorte de protectorat
chinois) se fait de plus en plus pressante. Dans la Citée
Interdite, les avis sont partagés sur l'attitude
à adopter face à cette agression.
Critique
de David-Olivier : Li
Han-hsiang est un esthète passionné par l'histoire
de la Chine, et particulièrement celle de la fin
du XIXème siècle. Sa connaissance quasi encyclopédique
de la période l'a amené à mettre en
scène pour le cinéma ou la télévision
une bonne dizaine de variations autour de la figure de l'Impératrice
Douairière. On retiendra Burning Of Imperial Palace
et sa suite Reign Behind A Curtain (tournés
en 1983 dans l'enceinte même de la Citée Interdite,
chose qu'il n'avait pas pu faire pour la version Shaw Brothers
de Empress Dowager), The Last Emperor (1986)
et Empress Dowager (avec Gong Li, 1989).
Nous
sommes donc devant un diptyque relatant les relations entre
l'Impératrice Ci Xi, son neveu l'Empereur Kuang Hsu
et le malfaisant Eunuque Impérial, Li Hung Chang.
The Empress Dowager sera suivi de près par
The Last Tempest, qui bénéficiera du
même casting.
Les films de palais sont un exercice périlleux car
ils requièrent une parfaite maîtrise de la
mise en scène : à la moindre petite erreur,
les défauts de cadrage, de mouvement de caméra
ou de placement des acteurs sautent aux yeux. Mais Li
Han-hsiang est
un maître en la matière et force est de constater
qu'il s'est affranchi avec brio de sa mission : pas une
fois dans le film on ne ressent la claustrophobie souvent
inhérente aux reconstitutions en studio, pas une
fois on a l'impression que les acteurs sont prisonniers
des décors. Mieux, le réalisateur parvient
à créer une atmosphère oppressantes
grâce aux changements météorologiques
! Plus la crise gronde, plus le temps se dégrade...
Évidemment, les historiens trouveront que le récit
prend quelques libertés avec l'histoire. Cependant,
Empress Dowager arrive à nous faire appréhender
ce que pouvait être la vie de cour en Chine à
la fin du XIXème siècle, sans trop de caricatures.
Les acteurs sont eux-aussi remarquables. Lisa Lu est formidable
dans son rôle d'Impératrice. Elle rend le personnage
tellement complexe qu'on ne sait plus trop si on doit la
haïr ou la plaindre... Sa composition a tellement marqué
les esprits qu'elle reprendra plusieurs fois ce rôle,
jusqu'au Last Emperor de Bernardo Bertolucci ! Un
autre défit était de faire endosser le personnage
du jeune empereur à Ti
Lung. Jusqu'à présent,
dans le cinéma hongkongais, il représentait
surtout la force physique et la masculinité. Or,
dans Empress Dowager, la gageure consiste à
le faire jouer un être peureux, craintif, immature
(on le voit jouer au cheval sur le dos d'un de ses serviteurs
ou faire semblant d'être malade pour ne pas avoir
à prendre de décision devant ses ministres),
véritable marionnette entre les mains de sa tante. Ku
Feng est, quant à lui, parfait dans son rôle
d'eunuque intrigant, fourbe, veule et avide de pouvoir.
Pour finir, David Chiang fait une composition intéressante
avec une retenue qu'on ne lui connaît guère...
Les spectateurs qui ont aimé
le film et son ambiance pourront se pencher sur le livre
"Mémoires d'un eunuque dans la Cité
Interdite" de XXX paru aux éditions Piquier,
qui décrit la vie quotidienne des eunuques à
la cour de l'Impératrice Ci Xi.
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Info
dvd
- Editeur
: IVL (Intercontinental Video Limited). Un jusqu'à présent
petit éditeur qui deviendra grand grâce à la distribution
du catalogue Shaw Brothers (760 films environ). C'est actuellement
lui qui édite à Hong Kong les dessins animés du studio Ghibli.
- Boîtier plastique translucide.
- Zone : zone 3, NTSC.
- Face unique / Couche
double.
- Sous-titrage : 4 sous-titres
optionnels : anglais / chinois traditionnel / chinois simplifié
/ malais / indonésien.
Pour cette édition, pas de problème de double sous-titrage.
En revanche, on peut regretter leur petitesse qui les rend
difficilement lisibles sur certains téléviseurs.
- Chapitré : oui.
Image
- Format du
dvd : 4:3. C'est une honte ! Le travail de restauration est
des plus magnifiques et IVL ne se donne même pas la peine de nous
proposer du 16/9... Il paraîtrait cependant que dans un prochain
avenir leurs titres de la Shaw Brothers seront en format anamorphique
!!!
- Format du film : 2.35 . Le
format original "ShawScope" est respecté. Jusqu'à présent,
les DVD Shaw que l'on trouvait étaient en format plein écran (en
plus d'être doublés en anglais !). L'absence de 16/9 n'en est que
plus difficile à avaler.
- Qualité du master : excellente.
Un travail de restauration de titan ! Jamais les films de
la Shaw Brothers n'avaient paru aussi beau depuis leur projection
cinéma. Aucune griffure, aucun point blanc et des couleurs
magnifiques. Du grand art !
- Qualité de la compression : assez
bonne. Quelques plans sont flous ; heureusement, ils sont
rares !
Son
- Son :
Dolby Digital 5.1.
- Langues : mandarin.
- Qualité du son : bonne.
Suppléments
- Accès direct aux 12 chapitres (grâce
à une image mouvante).
- Bande annonce du film.
- Bande annonce de 4 autres titres de la Shaw Brothers sortis
dans la même "fournée".
- Interviews, dont un complètement incongru avec Julian
Sands (il devait passer par là...).
- Photographies.
- Notes de production.
- Biographies, filmographies.
Remarques
Les DVD de la Shaw Brothers
édités par IVL sont beaux, magnifiques même, qu'on se le dise
! Celestial Pictures a investi près de 2 millions de dollars
pour effectuer la restauration de près de 760 titres et nous
les proposer en format digital. Ce processus va nécessiter
3 ans et mobiliser une trentaine de personnes qui vont travailler
image par image pour nous restituer ces films dans leur état
d'origine. La première vague de titres mis en vente a eu lieu
le 5 décembre 2002. Seul bémol : l'absence incompréhensible
de 16/9 (d'autant plus que l'éditeur IVL sort des films en
format anamorphique !). Mais on peut lire ici et là que cette
erreur de taille sera corrigée dans les sorties futures.
David-Olivier Vidouze (mars 2003)
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