Histoire
: Fong
Sai Yuk est un garçon turbulent qui ne pense qu'à
se battre. Il s'attire bien vite les foudres de puissants
Mandchous et est obligé de se cacher avec ses deux
frères au sein d'un monastère Shaolin. Son
tempérament ne se calme pas pour autant et c'est entouré
de jeunes moines qu'il poursuit ses dangereuses facéties...
Critique
de David-Olivier : Troisième
volet de la trilogie de la "36ème Chambre de Shaolin",
Disciples of the 36th Chamber n'est pas, à la
différence du second opus, un récit parallèle
avec Gordon Liu dans un autre rôle : c'est une vraie
suite ou, tout au moins, une autre aventure du moine San Te.
Bien
avant Corey Yuen dans Fong Sai Yuk 1 et 2 ou
Ringo Lam dans Le Temple du Lotus Rouge (Burning
Paradise), Liu Chia Liang met en scène les aventures
d'un des héros mythiques de la littérature -
et de l'histoire - chinoise, le turbulent et martialement
surdoué Fong Sai Yuk. C'est lui qui, une fois la chute
de Shaolin prononcée, mènera la lutte contre
l'oppresseur mandchou et sera un des gardiens des arts martiaux
de Shaolin.
A
la différence des films postérieurs précités,
Hsiao Ho campe un Fong Sai Yuk certes doué physiquement,
mais à la naïveté dangereuse. Simplicité
d'esprit ou jeunesse ? Pratiquement jusqu'au bout, il se fera
manipuler par les Mandchous et rejettera l'enseignement Shaolin,
au grand dam de sa mère. Une option totalement exclue
par Corey Yuen et Ringo Lam pour lesquels ce grand héros
populaire est impulsif mais reste lucide. Il est d'ailleurs
un peu dommage que Liu Chia Liang n'ait pas eu le cran de
creuser encore plus dans cette direction : Fong Sai Yuk, en
révélant l'existence de la 36ème Chambre
(celle qui accueille des élèves non moines),
a pu être la cause de la chute de Shaolin, car jusque
là le pouvoir ne voulait pas s'attaquer à ce
symbole religieux. Mais aucun lien de cause à effet
n'est proposé par le metteur en scène...
Ce n'est malheureusement pas Gordon Liu qui est la vedette
de Disciples of the 36th Chamber mais Hsiao Ho, un
brillant acteur martial survolté et impressionnant.
Leurs courts combats l'un contre l'autre sont absolument superbes
de puissance et de grâce. Encore une fois, Liu Chia
Liang a concocté des chorégraphies dignes des
plus grands ! Lily Li incarne
avec élégance et vigueur la mère de Fong
Sai Yuk, rôle tenu 8 ans plus tard par Josephine Siao.
Il est quasiment sûr que cette dernière s'est
inspirée de l'interprétation sans faille (tant
sur le point martial que dramatique) de son aînée.
Liu Chia Liang, lui, s'attribue un des premiers personnages
titres du côté des méchants. Il est d'ailleurs
amusant de noter que son fils adoptif, Gordon Liu, n'apparaît
que très rarement avec lui à l'écran.
On a souvent parlé de comédie à propos
de Disciples of the 36th Chamber. Ce n'est pas vrai.
Même s'il est plus léger que les deux précédents
opus de la trilogie, ce film n'a vraiment rien à voir
avec la comédie kung-fu qui régnait en maîtresse
à Hong Kong à la même époque. A
ce titre, on peut même dire que Disciples of the
36th Chamber est un anachronisme dans le paysage cinématographique
local du mileu des années 80. A mille lieux d'un Jackie
Chan de série, il se présente plutôt comme
un retour aux sources du cinéma martial des années
70, même s'il utilise parfois des techniques dont abuseront
les chorégraphes des années 90 (les cables,
notamment).
Légère déception au niveau du scénario
et de la quantité de combats mettant en vedette Gordon
Liu, bien inférieur à The 36th Chamber of
Shaolin, Disciples of the 36th Chamber n'en reste
pas moins un très bon film d'arts martiaux et un petit
classique.
Liu Chia Liang, échaudé par le relatif échec
du film et un peu perdu dans l'univers cinématographique
de la fin des années 80, se tournera vers la Chine
continentale pour réaliser en 1986 son oeuvre suivante,
Martial Arts of Shaolin, avec la nouvelle star montante,
Jet Li.
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