Histoire
: Meng Kang (David
Chiang) et Tieh (Ti
Lung) sont choisis par le chef d’un groupe de révolutionnaires
pour dérober des fusils à l’armée. Ce sont deux marginaux qui
ont la particularité de ne craindre rien.
Critique
de Philippe : On pourrait dire qu’il s’agit
là d’un film surprenant de la part de Chang
Cheh. Surprenant, dans le sens où il est traité sur un ton très
léger, même les scènes les plus violentes sont tournés avec une
sorte de second degré, comme s’il voulait parodier ses propres
films. Les deux héros (David
Chiang et Ti
Lung), n’ont de cesse de se chamailler, ils sont deux joyeux
lurons qui se retrouvent parachuter dans le feu de l’action comme
deux enfants au milieu d’un jeu. Et ils se mettent à tirer dans
le tas avec joie !
Bien
qu’étant assez distrayant et finalement très agréable à
suivre, ce film manque parfois d’un manque de rythme. De plus, Chang
Cheh ne semble pas aussi à l’aise dans ce genre de film (une
sorte de western se déroulant à l’époque de la révolution
chinoise), que dans le wu xia pian par exemple. Les scènes de
fusillades ne sont pas très bien filmées et les cascades sont
involontairement hilarantes. On en déduira donc que Chang
Cheh a signé là un film de grande rigolade, à regarder entre
un Disciples Of Shaolin et un Boxer
From Shantung par exemple, histoire de faire retomber la
pression.
Critique
de Stéphane : Autant le
dire tout de suite, The Anonymous Heroes n’est pas le grand
film d’aventure militaire matiné de kung-fu que l’on serait en
droit attendre d’un réalisateur aussi prestigieux que Chang
Cheh. En effet, si les acteurs sont tous excellents (David
Chiang, Ti
Lung, Ku Feng et Cheng
Li), il faut néanmoins avouer que l’on a beaucoup de peine à se
passionner pour cette histoire de vol de fusils et ce, malgré toute
l’énergie déployée par les différents protagonistes. Œuvre de
pur divertissement, The Anonymous Heroes reste cependant tout
à fait recommandable (et finalement indispensable) pour ceux qui désire
découvrir plus en avant l’œuvre de Chang
Cheh.
Celui-ci,
en véritable auteur qu’il est, y distille à tours de bras la
quasi-totalité de ses thèmes de prédilection (amitié virile, héroïsme
exacerbé, violence graphique). A cet égard, la séquence finale en
est un condensé remarquable. En résumé, si ce film n’est pas
exempt de défaut, notamment par son rythme inégal (la séquence de
l’attaque du train aurait mérité un meilleur traitement), il
n’en demeure pas moins un agréable intermède dans la carrière
du maître.
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