Des Chats Généraux
extra-terrestres qui volent et qui étranglent des dobermans, des meurtres
au 45 tours vynils, des affrontement d'aliens contre natures et carrément
surréalistes, des adaptations manga live plus vrais que natures, le
seul hommage cinématographique rendu aux créateurs de "Hokuto No
Ken"... derrière toutes ces facéties se cachent Nam Nai Choi. Certainement
le réalisateur le plus puriste du cinéma HK, dans le sens où il en exploite
ses aboutissement jusqu'à leur quintessence, mais aussi le seul dans
sa catégorie, dans le sens où son cinéma est reconnaissable entre 1000.
Certainement plus fou que Tsui
Hark et Herman Yau réunis, plus barré
qu'un Wong Jing au mieux
de sa forme, de 1986 a 1992, Nam Nai Choi, réalisateur obscur plus ou
moins acoquiné à Wong Jing
nous pondit 7 chef d'œuvres du bis, quasiment sans fausse notes... Gros
plan sur ce metteur en scène (de génie ?).
Nam Nai Choi
par rapport a HK
Nam Nai Choi obscur réalisateur
commence dès 1981, alternant une commande pour la Shaw Brothers One Way
Only (co-réalisé avec Danny Lee
!!), des comédies et d'autres drames sentimentaux. Films certainement
impersonnels et introuvables à l'heure actuelle, sa notoriété, sa
renommée, il la doit a un tournant pris dans sa carrière dès 1986 qui
le fera tourner sans interruption 8 nanars absolus jusqu'à 1992, 8 chefs d'œuvres
instantanés du bis ; mus par la même hystérie bis, la même sincérité
affligeante et la même volonté de satisfaire jusqu'à plus soif son
public.
Réalisateur manchot, Nam Nai Choi n'en est que plus mégalomane, et il
voit les choses tellement grand que le résultat ne peut (au vu des moyens
engagés dans ses films) qu'être minable, réalisateur maudit qui
n'a jamais passé la barre des 11 millions de HK dollars dans toute sa carrière
(un vrai film à succès génère jusqu'à 50 MHK$) mais ce metteur en
scène est adulé dans le monde entier (grâce notamment à tous les
festivals bis), et ses chefs d'œuvres inoubliables.
Le
système Nam Nai Choi
Nam Nai Choi, roi du bis, certes, mais est-ce que cela a vraiment un
sens à HK, la planète du cinéma bis par définition ? On se rappellera
que Laurent Courtiaud
(HK Mag) avait qualifié la catégorie 3 de bis au carré, élément intéressant
quand on sait que Nam Nai Choi est aussi un roi de la cat 3 (du bis
au cube ?). "Série Z" serait peut-être la définition la plus
proche du cinéma que pratique le monsieur. Dans le passé, la Shaw Brothers
s'est surtout illustrée dans la série Z avec ses films de sorcellerie
où elle s'étendait sur les mystères de l'Asie dite primitive, ou dans
ses reprises de standards occidentaux trafiqués à la sauce locale (les
James Bond, King Kong..). Nam Nai Choi pour sa première production vraiment
Bis The Seventh Curse se situe dans la continuité de ces studios,
et s'inscrit par ce véritable manifeste surréaliste du bis façon Nam
Nai Choi dans l'histoire cinématographique la plus récente. En effet
The Seventh Curse se passe en Thaïlande (avec la Malaisie, le
pays les plus maltraités par les artistes locaux) et traite de mystérieux
sorts mortels et autres tribus perdues..
La
concurrence
Nam Nai Choi a t-il eu des concurrents sur la
scène Bis HK ? Oui et non, soit trop naze pour relever le niveau ,Wong
Jing réalisateur du film de loup-garou / vampire Return Of The
Demon, daubasse triple Z, ou encore Wong Jan Yeung qui seul
peut se réclamer de concurrencer le maître, avec un chef d'œuvre mineur
mais ô combien jouissif comme The Holy Virgin Vs The Evil
Dead (1991) (même réalisateur qui signera quelques-uns des plus
percutants "girls with guns movies" de l'époque), soit des
concurrents plus pernicieux du type Tsui
Hark, qui est le seul équivalent de Nam Nai Choi au niveau du bouillonnement
d'idées, mais la maîtrise en plus... Ainsi, Green Snake par
certains abords peut basculer gravement dans le bis tout comme The Magic
Crane (production Workshop) a cause non pas d'un jeu d'acteur ou d'une
réalisation mièvre mais bien à cause de special fx désastreux (cf les
2 grues, l'une en 3D mal assumés l'autre en peluche bouffante). Son
"yes man" attitré, Ching
Siu-tung est aussi un concurrent de taille, mais DELUXE aussi, il n'y
a qu'a voir The East Is Red - Sworsdman 3 ou encore Witch From Nepal,
voire même Dr Wai... bonjour les dégâts !
Nam Nai Choi n'en reste pas moins supérieur à tous ces sinistres individus.
C'est autant la folie visuelle de Tsui
Hark (du moins la volonté sincère d'y parvenir) et la démagogie
mercantile de Wong Jing
réunie... tout un programme !
Définition
d'un film de Nam Nai Choi
Qu'est ce qui différencie alors un film de Nam Nai Choi des autres films
de HK qui se caractérisent déjà par leur hystérie, leurs scènes
cathartiques à la pelle, leurs climaxs de fous, leurs scènes cultes en
veux tu, en voila et autres délires visuels du même acabit ?
Tout, répondrons en chœur ses aficionados ! Nam Nai Choi repousse le
cinéma HK dans ses plus ultimes retranchements, scénario bâclé, intrigue
digne du pire des serial, une prédilection pour les acteurs de seconde
zone complètement out (ou alors mal réveillés) (mention spéciale à Louis
Fan Siu Wong, Amy Yip, Waise Lee, Chin Siu-ho...), des effets spéciaux
désastreux "Z" puissance 10.000 qui s'assument tels quels,
de l'action ultra jubilatoire (Philip
"Hard Boiled" Kwok
est son "action director" attitré) ; et bien sûr tout le charme
du bis classique, à savoir, des incohérence de part en part tant au
niveau spatial qu'au niveau scénaristique....
Que cela soit bien clair, Nam Nai Choi, et cela à tous les niveaux,
pousse le délire beaucoup plus loin que les Ching Siu-tung et
Tsui Hark
déjà précités plus haut, mais c'est aussi nettement moins crédible.. Nam Nai Choi
est un réalisateur génial, fauché, vulgaire, naïf, poète, putassier,
touchant, surréaliste, anarchiste et aussi ultra conformiste, un "honnête
artisan contentieux" comme on aurait dit à la Cinémathèque Française
sans une touche d'ironie..
Conclusion
Pour résumer, c'est un cinéma ultra commercial (et ultra-tout en fait)
qui n'a trouvé que rarement son public ( en l'occurrence plutôt"male",
l'érotisme étant souvent naïvement suggéré dans des séquences
franchement ringardes). Nam Nai Choi par rapport à la scène bis mondiale
se situe justement comme un suiveur de la vague bis italienne qui meurt
quand son cinéma (re)naît ; on sera obligé de le rapprocher à Bruno
Mattei, réalisateur cultissime du BIS complètement déglingué, ultra
trash, putassier, et père entre-autres du fameux Virus cannibale,
(que Herman Yau a forcement vu pour son Ebola Syndrome). On pourra
aussi aisément rapprocher Nam Nai Choi à feu Antonio Margheriti, pour
son amour du "cinéma bien fait" (la salle rigole) et des jolis
effets spéciaux faits maison (la salle rigole bis). Beaucoup auront
comparé son The Cat au fameux Plan 9 From Outer Space
du pape US du Z Ed Wood, en effet nombreux sont les ressemblances
(tournages incohérents étalés sur plusieurs mois, acteurs qui changent
10x de look etc, etc) mis a part que Nam Nai Choi... c'est pire !
Pablo (avril 2003)
A
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