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générique

The Mighty
Pekin Man

 

Titre alternatif : Goliathon
Titre français :
Le Colosse de Hong Kong

Année :
1977 (août)

Durée :
86 minutes
Genre : aventures
Catégorie II

Réalisateur : Hoh Mung Wa alias Ho Meng Hua

Producteur : Runme Shaw
Scénariste :
Ni Kuang
Chorégraphe :
Yuen Cheung Yan
Interprètes :
Norman Chu - Evelyn Kraft - Ku Feng - Lam Wai Tiu - Danny Lee - Corey Yuen -
Ng Hong Sang - Chan Ping.

 

Histoire : Alors qu’un singe géant écrase des villageois, Lu Tien décide de capturer la créature à des fins commerciales. Pour y parvenir, il convainc l’aventurier Johnny Feng (Danny Lee) de diriger l’expédition à travers la jungle indienne. Néanmoins les routes de Lu Tien et de Johnny se séparent après la perte de tous les porteurs. Coup de foudre lorsque ce dernier rencontre une dénommée Samantha, belle blonde vivant à l’état quasi-naturel qui a un charmant animal de compagnie qui n’est nul autre que la créature qui avait traumatisé le village. Samantha accepte que Johnny ramène l’animal à Hong-kong pour l’exposer dans des foires. Mais tout bascule quand Lu essaye de violer Samantha…

Danny trompé par sa fiancéeprise en flagrant délit
attaque d'un petit villageon tire à vue

 Critique de Stéphane : Remake hongkongais de King Kong, The Mighty Peking Man n'est certainement pas une œuvre impérissable. Si, comme souvent dans les productions de la Shaw Brothers, l’utilisation du cinémascope est encore une fois époustouflante, le rythme reste néanmoins assez inégal. Certes, on peut s'amuser des scènes de destructions massives, mais celles-ci restent qualitativement très en dessous de celles pratiquées dans les kaiju eiga japonais (Godzilla en particulier) .

L'histoire ne fait preuve d'aucune originalité particulière puisque le scénario du King Kong de John Guillermin est quasiment recopié à l'identique à l'exception du traitement donné à l'actrice principale. Ici, la suissesse Evelyn Kraft est une sorte de Sheena, reine de la jungle himalayenne, recueillie dès son plus âge par le gigantesque primate et aimant nager à moitié nue dans les eaux d'un étang paradisiaque.

Bref, un film pas indispensable, mais néanmoins sympathique à voir, ne serait-ce que pour admirer la sublime Evelyn Kraft, icône kitsch dont la présence suffit à rendre le moindre plan éclatant.

écrasé par un éléphantattaque de tigre


 

Critique de David-Olivier : Apparu pour les dernières fois sur les écrans au festival Fantasia 99 ou aux soirées Bis de la Cinémathèque (mais certains pourront l'avoir vu en son temps en France sous le nom du Colosse de Hong Kong !) et disponible jusqu'alors en DVD américain chez Rolling Thunder (société de distribution vidéo appartenant à Quentin Tarantino), The Mighty Peking Man est un véritable ovni cinématographique.
L'histoire, tout d'abord. Le résumé ressemble ligne pour ligne à ce bon vieux chef-d'œuvre de King Kong réalisé en 1933 par Cooper et Schoedasck, et bien entendu à son pénible remake de 1976 (mis en scène par John Guillermin et produit par le souvent balourd Dino de Laurentiis) : de l'ouverture dans la jungle au final en haut d'un gratte-ciel. Mais on est plus près du Schlock de John Landis que du chef-d'œuvre poétique de 1933 !

coupure de presseDanny Lee en route
Danny face au gorilleattaque d'éléphants

Les acteurs. Il serait trop facile (mais tentant, je l'avoue…) de dire que le meilleur interprète c'est le gorille, voire le pauvre tigre qui finit par faire le tourniquet sur les épaules de la belle ! Danny Lee a rarement été convainquant, même dans les films de grands cinéastes, alors que dire de sa prestation dans un des nombreux nanards qu'il a tournés dans sa jeunesse ? Hé bien il est ridicule, comme il se doit ! Evelyn Kraft, jeune suisse qui avait rejoint pour un temps l'écurie Shaw Brothers alors à la recherche de vedettes au "potentiel" international, n'est pas si mal que ça dans un rôle ingrat de potiche dont les seules possibilités de jeu sont : rugir-glapir-vagir, éviter de laisser dépasser un téton de son soutien-gorge léopard ou grimper aux réverbères. On s'amusera à se demander d'où lui viennent, au fin fond de la jungle, ses plombages aux dents, son rouge à lèvre et son fard à paupières ! En revanche, chapeau pour ses scènes avec les animaux : elle est impressionnante de maîtrise face aux lions, tigres ou éléphants. La scène la plus ridicule du film est à mettre au crédit de ces deux "merveilleux" comédiens, au moment où ils tombent amoureux : on les voit courir l'un après l'autre dans la forêt, au ralenti, un sourire béat sur les lèvres, sur fond de musique d'ascenseur… kitch et pas loin de l'auto parodie !

souvenirs d'enfancequel beau couple !
Jane mordue par un serpentJane

Pour les effets spéciaux, il ne faut pas s'attendre à un équivalent américain de l'époque : Hong Kong a toujours travaillé avec des budgets étriqués et The Mighty Peking Man ne faillit pas à la règle. On peut même parler de catastrophe pour l'ensemble des scènes qui mélangent gorille et êtres humains : les caches et jeux de transparence sont horribles, et il est impossible de ne pas les remarquer. Les séquences avec les animaux sont plutôt réussies : Killer Snakes nous a déjà permis d'admirer les qualités de dressage des équipes locales. Si les scènes hongkongaises commencent mal (voir l'hilarante séquence durant laquelle le gorille tire des camions dans un stade…), elles rivalisent très vite avec ce qui se fait de mieux à l'époque au Japon, dans un genre bien particulier, le kaiju eiga (ou "films de monstre"), dont le fleuron est la franchise Godzilla. La Shaw Brothers, toujours prête à accueillir des consultants étrangers, s'était alors entourée de spécialistes nippons et on ne peut que les féliciter de leur travail sur ce film hongkongais. Qu'en est-il du personnage principal, le gorille ? Il est tout simplement grotesque : un costume loué par un particulier au coin de la rue aurait le même aspect ! Les gros plans sur son visage sont à ce titre terrifiants... de ridicule.

en routedans la main de son gorille
Danny Lee dans la main du gorilleDanny Lee pas trop rassuré (mange un Danny : ça ira mieux !)

The Mighty Peking Man est devenu au fil des ans un véritable film culte : mentionné dans tous les livres sur le cinéma bis qui se respectent, présenté dans les meilleures cinémathèque au cours de soirées à thème et révéré par des metteurs en scène "tendance" (au premier rang desquels Quentin Tarantino). Autant dire qu'il ravira les amateurs de films hors du commun aux plaisirs parfois coupables !

Lien : forum nanarland où vous trouverez une chronique décalée mais juste de ce film !

 


  Fiche technique du DVD :


 Info dvd 

- Editeur : IVL (Intercontinental Video Limited). Un jusqu'à présent petit éditeur qui deviendra grand grâce à la distribution du catalogue Shaw Brothers (760 films environ). C'est actuellement lui qui édite à Hong Kong les dessins animés du studio Ghibli.
- Boîtier plastique translucide dans un fourreau reprenant la jaquette.
- Zone : zone 3, NTSC.
- Face unique / Couche double.
- Sous-titrage : 4 sous-titres optionnels : anglais / chinois traditionnel / malais / indonésien.

Pour cette édition, pas de problème de double sous-titrage. En revanche, on peut regretter leur petitesse qui les rend difficilement lisibles sur certains téléviseurs.

- Chapitré : oui.

sorti de la glaceles tourtereaux arrivés à HK
en route pour HKarrivée à HK


 Image 

- Format du dvd : retour au format 4:3 après l'échec de la première tentative de 16/9ème : c'est une bonne chose que Celestial ait réagi si vite aux critiques des passionnés. On attend maintenant un traitement anamorphique appliqué directement aux masters !!!
- Format du film : 2.35 . Le format original "ShawScope" est respecté.
- Qualité du master : excellente. Un travail de restauration de titan ! Jamais les films de la Shaw Brothers n'avaient paru aussi beau depuis leur projection cinéma. Aucune griffure, aucun point blanc et des couleurs magnifiques. Du grand art !
- Qualité de la compression : bonne. De belles couleurs et une image nette.

homme d'affaires véreux

l'attraction au stade


 Son 

- Son : Dolby Digital 2.0 .
- Langues : mandarin.
- Qualité du son : bonne. Pas de remixage en 5.1 pour cette édition (le film ne fait pas partie des titres "prestigieux").

emprisonnéon excite la bête


 Suppléments 

- Accès direct aux 12 chapitres (grâce à une image mouvante).
- Bande annonce originale du film et nouvelle bande annonce Celestial.
- Bande annonce de 4 autres titres de la Shaw Brothers sortis dans la même "fournée".
- Photographies.
- Notes de production.
- Biographies, filmographies.



il arrive !


 Remarques 

Les DVD de la Shaw Brothers édités par IVL sont beaux, magnifiques même, qu'on se le dise ! Celestial Pictures a investi près de 2 millions de dollars pour effectuer la restauration de près de 760 titres et nous les proposer en format digital. Ce processus va nécessiter 3 ans et mobiliser une trentaine de personnes qui vont travailler image par image pour nous restituer ces films dans leur état d'origine. La première vague de titres mis en vente a eu lieu le 5 décembre 2002.

Retour au format 4:3 après une désastreuse expérience "anamorphique". Celestial partait des masters 4:3 et zoomait, provoquant perte de champ et détérioration de l'image : le résultat était pire que ce qui était initialement offert...

Malgré ses défauts, le dvd de The Mighty Peking Man reste un achat recommandé aux fans de cinéma bis.

David-Olivier Vidouze (mai 2003)

Pekin Man qui se prend pour godzilla !quelles sont belles mes maquettes !
le monstre vu du dessusles moustiques sont gros dans la région !
dinky toysassaut final
attaque finale


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