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Résumé & critique |
Histoire : Lawrence Ah Mon aime observer un milieu social donné, sans suivre une intrigue précise, mais en proposant plutôt des tranches de vie. Dans cette optique, Spacked Out s'attache à décrire la jeunesse désœuvrée du Hong Kong d'aujourd'hui.
Critique de Florent : Ce qui fait la force de la Milkyway Image, c'est sans doute la diversité des styles cinématographiques qu'elle est capable de présenter au public. Le polar et la comédie étant les deux piliers principaux de cette compagnie, il manquait bien sûr un film documentaire sous forme de tranche de vie. Spacked Out, produit par Johnnie To, peut rentrer dans cette catégorie, et décrit la vie d'une bande d'adolescentes hong-kongaises livrées à elles-mêmes. Et il se trouve que Lawrence Lau Kwok-Cheong a un certain talent pour filmer la vie des jeunes ( campés par des acteurs qui ne semblent pas jouer ! ) dans leurs moments les plus tristes comme dans ceux les plus "heureux". Le réalisateur rassemble en fait tout ce qui fait débat depuis pas mal de temps, concernant le mal être des ados : ils ne pensent qu'à faire la fête, ils n'accordent aucune importance à leurs études, ils changent de copains/copines toutes les semaines, ils se droguent, et la liste est longue. Mais surtout, le film explique cette délinquance au lieu de se contenter de la dénoncer, et se place même en défenseur de ces adolescents en danger : les jeunes filles n'ont aucune présence familiale et aucune personne âgée à qui parler-elles le disent elles-mêmes . L'idée de se pencher sur un groupe de filles est très intéressant, et la caméra filme l'adolescence féminine avec ses rivalités, ses changements d'humeur, ses envies, ses rejets, ses rêves. Spacked Out est classé catégorie 3, mais le désir du réalisateur n'était pas de faire un film formaté choquant et violent gratuitement, juste pour faire classer le métrage catégorie 3. C'est juste que la caméra se permet de s'introduire dans les soirées des jeunes filles, où drogues et violences se cotoient. On pourrait même se croire dans Millennium Mambo d'un certain Hou Hsiao-Hsien. On ne se gêne pas non plus pour montrer une fille se taillader au cutter en pleine classe, ou la plus jeune de la bande se faire avorter ( tout n'est pas montré, mais presque ). C'est étrange, mais des effets horrifiques viennent saupoudrer le film et prendre le spectateur au dépourvu dès la fameuse fête qui tourne au cauchemar. Jugez par vous-même : la fille de 13 ans, enceinte et contrariée, voit des bébés dans un frigo, ou encore est victime d'hallucinations dans l'hôpital où elle se fait avorter. En lisant ça vous ne pouvez pas comprendre si vous n'avez pas vu le film, mais l'effet rendu, avec musique, éclairages et montage à l'appui, est garanti. Au final le spectateur termine le film avec un lourd sentiment pessimiste, et Lawrence Lau gagne son pari haut la main. Critique de Laurent Henry : En 1987, dans Gangs, le réalisateur avait déjà abordé le sujet, si ce n'est que cette fois-ci, il a choisi de suivre le destin de 4 jeunes filles de 13 à 16 ans. Ce qui frappe dans ce film, c'est son réalisme cru, proche du documentaire. Les quatre actrices sont véritablement très jeunes et jouent remarquablement leurs rôles. Le spectateur découvre une ville de Hong Kong grise et terne où la jeunesse se perd dans l'ennui, la drogue, l'argent et le sexe. Une camera épaule vive, appuyée parfois par des relents de musique actuelle parachève de donner son style au film. On est loin du cinéma d'évasion que l'industrie cinématographique hongkongaise propose d'habitude. Si le film est parfois à l'image des vies de ses héroïnes, c'est à dire morne et monotone, il n'en demeure pas moins l'une des rares réussites du premier semestre 2000.
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Fiche DVD : à venir |
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