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Noms : Don Wong, Wang Tao
Si
Don Wong Tao est peu célèbre en occident, il est néanmoins
reconnu comme l’un des acteurs indépendants les plus sérieux
du cinéma d’arts martiaux chinois. Doté de capacité
martiales remarquables, il a joué dans une quarantaine de
films entre le milieu des années 70 et le milieu des années
80, le plus souvent dans de petites, mais efficaces
productions. En 1974, soit une année après la mort de Bruce
Lee, Lo Wei se met en tête de surfer sur la vague de succès
déclenchée par la star. Pour cela, il lui faut mettre la
main sur un artiste martial de génie, doté d’un charisme
sans failles, d’un regard perçant et d’une attitude féline.
Bref, le portrait craché du petit dragon ! C’est donc tout
naturellement que Lo Wei jette son dévolu sur Wong Tao qui,
non content d’avoir le profil de l’emploi, est également
pourvu d’une ressemblance étonnante vis-à-vis de son prédécesseur.
Son premier film sera Chinatown Capers. Si la
prestation de Wong Tao est très courte (environ cinq minutes
d’apparition), elle n’en constituera pas moins une rampe
de lancement puisque
quelques mois plus tard, toujours sous la direction de Lo Wei,
il jouera dans The Yellow Faced Tiger (aussi
connu sous le nom de Slaughter In San Francisco). A
cette occasion, ce rôle lui permet de démontrer l’étendue
de ses capacités martiales, sa bonne présence à l’écran
et son talent pour la dramaturgie. Néanmoins, contraint
d’adopter les postures et les tics de Bruce Lee, sa
prestation s’en trouve largement décrédibilisée,
d’autant plus que son adversaire à l’écran, le champion
américain Chuck Norris, dans une composition cartoonesque,
lui vole la vedette. Ratage total, le film est un échec au
box-office.
Lo
Wei réagit immédiatement et cesse toute collaboration avec
Wong Tao qu’il rend responsable de la débacle. Pendant deux
ans, l’acteur disparaît du circuit. Sa carrière aurait pu
s’arrêter là, mais son chemin croise alors celui de Ng See
Yuen, un réalisateur indépendant avisé qui voit en lui
autre chose qu’une simple copie de Bruce Lee. Il décide de
lui donner une seconde chance dans le métier et lui un confie
un rôle dans Secret Rivals. Outre Wong Tao, on y
retrouve deux autres laissés-pour-compte, mais néanmoins
prometteurs artistes martiaux, John Liu et Hwang Jang Lee. Le
film est un gros succès et permet à Wong Tao de
s’affranchir définitivement de l’influence de Bruce Lee.
Désormais libre de toute contrainte, il peut developper son
propre style et imposer sa véritable personnalité à l’écran.
Il est à noter que, quelques années plus tard, Ng See Yuen
sauvera la carrière d’un autre ex-protégé de Lo Wei en
produisant Snake In the Eagle’s Shadow avec Jackie
Chan. Quelques temps après ce premier succès, Wong Tao
jouera dans The Hot, The Cool and The Vicious, un
produit dérivé de Secret Rivals qui a la particularité
d’être produit par son propre père, George Wang. Le film
est réalisé par l’un des meilleurs cinéastes taïwanais
indépendants de l’époque, Lee Tso Nam. Pendant les années
qui suivront, Wong Tao tournera entre quatre et cinq films par
an, alternant les productions hongkongaises et taïwanaises,
avant de se focaliser uniquement
sur ces dernières. Vers le milieu des années 80, le genre
"films d’arts martiaux purs" devenant moribond, il
ne réussit plus à obtenir de premiers rôles et devient un
acteur de complément, apparaissant notamment dans Drunken
Tai-Chi, Island Warriors, Wild Panther, Crisis et The
Story of Dr. Sun Yat Sen). Peu à peu, Wong Tao disparaît
du grand écran pour se consacrer à des séries pour la télévision
thaïlandaise où il rencontre à nouveau le succès. Dernièrement,
il a néanmoins fait une petite apparition dans le sixième épisode
de la série Young and Dangerous, Born To Be King.
Bonus
: extrait
vidéo de Secret Rivals (tiré du VCD Meih AH
- 1976 - Studio: Seasonal Film
Corp)
Extrait: 14 sec, compressé en divx 3.11 taille: 936 Ko
Adapté
du Brns par Stéphane Jaunin & extrait vidéo par Cédric
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