Avec sa moustache à la Ringo Starr et sa coupe de cheveux tendance disco, Wang Tang Lee ne paye pas de mine. Et pourtant ce serait dommage de ne se fier qu’à cette apparence car l’homme n’est rien de moins que l’un des meilleurs "superkickers" que le cinéma Hong Kong ait montré sur un grand écran. Hwang naquît le 21 décembre 1944 au Japon, à Osaka. En 1945 sa famille doit retourner en Corée après la fermeture de la compagnie de son père par le gouvernement Japonais. A 14 ans il commence, à l’insu de ses parents, son entraînement au Ta Kwon Doe, un art dans lequel il montera jusqu'au 7^e dan. Quand il est incorporé dans l’armée en 65, ses capacités martiales lui valent un poste d’instructeur. Il part pendant la guerre du Vietnam sur place pour former les troupes US aux arts martiaux. Lors d’un cours il est attaqué avec un couteau par un soldat estimant que son entraînement n’est pas efficace en vrai combat. La sanction est sans appel : D’un seul coups de pied Hwang tue le militaire. Considéré en situation de légitime défense (les conditions de guerre jouant probablement aussi) l’affaire est vite enterrée. C'est avec Story Of The Dragon, un petit film taiwanais que Hwang Jing Lee commença sa carrière dans le cinéma. Ce film était dans la mouvance des faux Bruce Lee, incarné ici par Bruce Li (Ho Chung Tao). Le succès inattendu de l'"oeuvre" propulsa Hwang sur le devant de la scène. En 1976 le producteur Ng See Yuen est en plein tournage quand des problèmes apparaissent avec un producteur Coréen. La brouille pousse ce dernier à interdire à l’équipe locale de tourner avec le Hong Kongais. Hwang Tang Lee, embauché sur le film, sera le seul à désobéir à ces instructions. Son attitude séduit Ng qui lui promet de lui trouver du travail dans l’ex-colonie. Une promesse qui sera tenue quand le producteur lui propose de jouer Silver Fox dans le film The Secret Rivals. A partir de là sa voie est tracée et il enchaîne les rôles de méchants dans les films de kung fu où ses impressionnants coups de pieds font merveille. Ng continua avec son nouveau poulain qui incarna ainsi moult "bad guys" aux côtés du "gentil" John Liu. Mais ce fut sans doute avec Snake In The Eagle's Shadow et Drunken Master, que l'on connaît vraiment Hwang Jang Lee : celui qui donna du fil à retordre à Jackie Chan. Des rumeurs voudraient même que Hwang n’ait pas retenu certains de ses coups lors du final du célèbre Drunken Master, valant 2 dents cassées à Jackie. En 1980 Hwang décide qu’on est jamais mieux servi que par soi même et produit et réalise le film Hitman In The Hand of Buddha (tourné en Corée, le film ne sortira jamais à Hong Kong) dans lequel il se donne aussi (pour changer !) le rôle du héros. Avec la fin des films de kung fu traditionnel les temps se font plus difficiles pour lui, il n’apparaît plus que sporadiquement sur les grands écrans de Hong Kong. Ainsi, on peut l'entr'apercevoir dans quelques gros films tels Shanghai Express, Iron Angels ou The Magnificent Warriors. En 1990 il prend définitivement sa retraite et retourne en Corée ou il ouvre successivement un hôtel, une compagnie de gardes du corps et une manufacture de clubs de golfs (qui capote rapidement). Actuellement il coule une retraite paisible sur l’île de Cheju. Son fils, Jason, est dit avoir hérité des talents de son père, espérons qu’un jour on pourra de nouveau voir un Hwang en action sur les écrans de l’ex colonie !

Gif animé : http://membres.lycos.fr/cedbrain/gifs_animes/hwang-jang-lee.gif

 (Philippe)